• Plusieurs milliers de personnes, dont José Bové, ont convergé samedi 26 février en Ardèche pour le premier rassemblement national contre l'exploitation du gaz de schiste. Derrière le slogan "No gazaran", entre 10 000 (selon la préfecture) et 20 000 personnes (d'après les organisateurs) ont fait, le temps d'un après-midi, du petit bourg de Villeneuve-sur-Berg l'épicentre de l'opposition croissante à l'exploitation de ce gaz emprisonné à 3 000 mètres sous terre.

    A pied, à vélo, en poussette, en voiture ou en autocar, une foule bigarrée et bon enfant, venue de tout l'Hexagone, s'est rassemblée sur une aire de repos au bord de la route nationale, interdite à la circulation, pour dire "Stop au gaz de schiste". En contrebas, la plaine de Mirabel, des fermes, des vignes, des cultures, un camping. Au loin, les montagnes si chères à Jean Ferrat. Ici, "ils risquent de forer deux puits" et d'ériger une torchère, pour brûler les gaz, explique Guillaume Vermorel, spéléologue et l'un des initiateurs du rassemblement.

    "Ils"? Les industriels Schuepbach Energy et GDF-Suez qui ont obtenu un permis pour explorer 930 km2 autour de Villeneuve. Deux autres permis, dits de Nant (Aveyron) et Montélimar (Drôme), ont été accordés en mars 2010 par les services de l'ancien ministre de l'environnement, Jean-Louis Borloo. Devant la fronde grandissante des élus locaux et régionaux, des riverains et des écologistes, Nathalie Kosciusko-Morizet a annoncé début février la suspension des travaux d'exploration dans l'attente des conclusions d'une mission d'évaluation des enjeux environnementaux, en juin.

    Principales inquiétudes des opposants : la pollution des nappes phréatiques et les dégâts sur les activités rurales et touristiques. Pour extraire ce gaz, il faut effectivement forer des puits tous les 200 mètres et y injecter des millions de m3 d'eau additionnée de sable et de produits chimiques afin de libérer les particules gazeuses. Même "la collectivité n'a rien à y gagner, sauf qu'elle devra entretenir les routes abîmées par les camions", insiste M. Vermorel.

    Pour José Bové, député européen Europe Ecologie, fer de lance de la contestation et présent au rassemblement, l'exploitation de ces gisements pose la question du "gaspillage énergétique". "Il est temps de se demander comment on rend l'énergie plus efficace, renouvelable et non destructrice de l'environnement", plaide l'ancien du Larzac. A ses yeux, il n'y a qu'une issue à la mobilisation, née en quelques semaines seulement "du mépris des citoyens et des élus" par le gouvernement et des entreprises qui "jouent aux apprentis sorciers": l'abrogation des permis.

    Pour appuyer leur combat, les différents collectifs départementaux se sont par ailleurs constitués samedi matin à Valence en coordination nationale. Dans la foule, barbe blanche et cheveux longs, Alain Gibert, maire écologiste de Rocles, estime qu'"il se passe la même chose qu'avec les OGM : les populations ne sont pas consultées". Et les maires non plus. Alors, dans sa commune ardéchoise de 240 habitants, il a pris, comme contre les OGM, un arrêté pour interdire l'exploitation de ce gaz. A ce jour, la préfecture ne l'a toujours pas contesté. Et la culture des OGM est interdite en France.

    Le Monde avec AFP, 26/02/2011 


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  • La France est non seulement le pays le plus nucléarisé du monde, mais possède une arme nucléaire qui a déjà fait beaucoup de dégâts. La preuve dans cet article du Figaro (Tristan Vey):

    Les essais nucléaires français ont fragilisé le sous-sol polynésien. Un glissement souterrain de roches, très probable à moyen terme, provoquerait un raz-de-marée dévastateur pour l'île de Tureia.

    L'atoll polynésien de Tureia pourrait bien être anéanti. Situé à une centaine de kilomètres de Mururoa, ce petit bout de terre est sous la menace directe d'un tsunami de grande ampleur. A Mururoa, le sous-sol fragilisé par les 138 essais nucléaires français, menés entre 1966 et 1995, menace en effet de céder à tout moment, notamment au nord-est de l'atoll.Or une importante rupture provoquerait un long train de vagues en direction de Tureia, selon les dernières simulations du Commissariat à l'énergie atomique (CEA) rendues publiques en janvier. Ces dernières montrent que les lames de fond espacées d'un kilomètre chacune se dirigeraient à une vitesse de 600 kilomètres par heure vers le nord-est. Elles feraient entre 2 et 3 mètres au moment de déferler sur les 227 habitants de Tureia où elles détruiraient presque tout sur leur passage. Seul le nord de l'atoll serait en partie préservé, abrité par les terre du sud-ouest.

    Ce scénario correspond à l'hypothèse la plus pessimiste retenue par la rédactrice du rapport, Mireille Flouzat, celle d'un glissement souterrain de 670 millions de mètres cube de roches carbonatées. Une hypothèse loin d'être improbable. Le rapport Fairhurst* aboutissait déjà en 1998 à cette même conclusion. Il évoquait un affaissement souterrain « prévisible » à court terme géologique (soit un à deux siècles) d'un volume de 600 millions de mètres cube de roche. Depuis cette époque, toutes les données de terrain semblent confirmer la grande fragilité des côtes. Le nombre de fractures et d'effondrements mineurs a par exemple doublé entre 1997 et 2007, d'après les données du système de surveillance Telsite mis en place et géré par le CEA sur le nord-est de l'atoll.

    D'immenses risques radioactifs

    Venu présenter fin janvier les dernières prévisions du CEA, le délégué à la sûreté nucléaire Nicolas Jurien de la Gravière a d'ailleurs pu constater l'inquiétude grandissante des Polynésiens qui ont rédigé une pétition. Ces derniers s'alarment notamment de l'absence de procédures d'évacuation adaptées ou de dispositifs anti-tsunami (murs, plateformes surélevées, etc). « L'État a fixé des sirènes sur la mairie [de Tureia] (...), c'est pour nous prévenir que nous allons tous crever », s'énerve Maoake Brander qui dénonce ce manque de préparation. Pour le moment, les données de Telsite sont envoyées directement en métropole. Paradoxalement, les rapports d'activité n'arrivent à Mururoa qu'avec plusieurs mois de retard. Le système Telsite ne pouvant prévoir l'imminence d'un effondrement qu'avec quelques jours d'avance, les plans de prévention et procédures d'alerte associés doivent impérativement êtres modifiés.

    Les habitants du Mururoa s'inquiètent par ailleurs des conséquences radioactives qu'auraient de tels mouvements géologiques. Au nord-est de l'atoll, 28 ogives ont été tirées dans le sous-sol, pour une puissance totale équivalente à 15 fois celle de la bombe d'Hiroshima. Cette radioactivité reste globalement confinée dans le sous-sol. Mais une importante rupture géologique pourrait déchirer « la peau imperméable extérieure protectrice », prévenait le rapport Fairhurst* en 1998. Et aucune simulation n'a été effectuée pour évaluer les impacts sur les populations et sur le milieu biologique d'un tel événement.

    *commandité par le gouvernement français et réalisé par la Commission géomécanique internationale sous l'égide du Pr Fairhurst.


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  • Jeudi Noir surfe sur sa vague médiatique. Trois jours seulement après s'être fait expulser d'un bâtiment d'Axa avenue de Matignon, le collectif a entrepris une nouvelle action, avortée par les forces de police.

    A l'occasion de la venue du président du Gabon Ali Bongo à Paris, Jeudi Noir a tenté d'investir son hôtel particulier du 51, rue de l'Université, acquis par le chef d'Etat en mai dernier. Pour cette «réquisition», le groupe s'est associé au Collectif pour la libération du Gabon. «Cet endroit est plus important et hautement plus symbolique que celui d'AXA, avenue de Matignon», expliquait avant l'opération Elise, un membre du collectif. Non seulement à cause de son propriétaire, mais parce que l'hôtel particulier se situe à deux pas de l'Assemblée nationale.

    Des policiers, plus nombreux que les manifestants, ont chargé en lançant des gaz lacrymogènes pour libérer l'accès de la porte, former un cordon devant et encercler les militants.

    L'action a duré une heure et s'est terminée par l'interpellation dans le calme des militants, dont les trois qui s'étaient introduits dans l'enceinte de l'immeuble.

    Après le mal logement, Jeudi Noir s'attaque donc aux biens mal acquis de la famille Bongo. Ces détournements de fonds publics ont permis à la famille gabonaise de détenir une dizaine de logements - appartements ou hôtels particuliers - à Paris, dont la valeur totale avoisine les 160 millions d'euros.

    Ces biens mal acquis sont sous le coup d'une enquête judiciaire. En novembre dernier, la cour de Cassation avait validé la plainte de plusieurs ONG contre les détournements de fonds des familles Bongo, Nguesso et Obiang (au pouvoir au Congo-Brazzaville et en Guinée-Equatoriale).

    Gaëlle Epinat, Libération



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  • Le grand prix de F1 du Bahreïn annulé, en raison des troubles actuels: voilà une excellente nouvelle!

    La F1 est un spectacle excessivement polluant. A l'heure où l'on ne cesse de prôner la diminution des émissions de gaz à effet de serre, la F1, elle, a toujours le "privilège" de polluer. Outre les moteurs des bagnoles (de véritables gouffres à essence), il faut transporter tout ce petit matériel et les équipes d'un bout à l'autre de la planète...tout cela en avion bien-sûr.

    De plues la F1 donne envie aux pauvres automobilistes que nous sommes de rouler à fond la caisse, ce qui n'est pas terrible pour faire baisser le nombre de tués sur les routes.

    La F1 est également un moment privilégié pour un lavage de cerveaux à grande échelle: une occasion pour faire bouffer des tonnes de pub aux télespectateurs.

    Signalons enfin qu'un grand prix de F1 est (encore malheureusement de nos jours...) l'occasion pour le pays hôte de faire parler de lui. Parmi ceux-ci de grandes démocraties, comme le Bahreïn donc, mais aussi la Chine et Abou Dhabi.


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  • Le film Les insurgés de la Terre, à voir absolument, est passé sur Arte. Extraits:


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  • "Les océans sont en train de mourir. Nous avons déjà anéanti 90 % des poissons et nous continuons à exploiter les ressources. Je ne crois pas aux manifestations. Manifester c'est se soumettre. "S'il vous plaît, ne faites pas ça!" ...et ils le font quand même, c'est humiliant! Ce n'est pas manifester qu'il faut, c'est intervenir!"

    Paul Watson, fondateur de Sea Sheperd


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  • Rassemblements dans toute la France pour sortir du "tout pétrole": samedi 19 février (à l'initiative de Greenpeace)

    Illustration que l'industrie pétrolière est prête à tout pour trouver de nouveaux gisements: La guerre de l'or noir, Arte +7


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  • Prêt à jeter (sur Arte +7)

    Ampoules électriques, bas nylon, imprimantes, iPods : les fabricants conçoivent leurs produits en incluant lors de leur fabrication une défaillance pour encourager les consommateurs à les remplacer plutôt qu'à les réparer. C'est ce qu'on appelle l'obsolescence programmée, moteur de l'économie moderne. Ce film révèle les mécanismes de cette machine à produire, démarrée dans les années 20. Il recueille des témoignages de cette pratique en Catalogne, en France, en Allemagne et aux Etats-Unis. Il aborde les conséquences sur l'environnement, notamment à Accra, la capitale du Ghana, où d'énormes dépotoirs de déchets électroniques se multiplient aux alentours de la ville.

    Quel culot ! Plus d'un siècle qu'elle brille, vaillamment accrochée à sa douille, toisant de son filament centenaire les générations de pompiers qui s'étonnent de la voir encore illuminer leur caserne. Ceci sans jamais flancher, en témoignent les rushs de la caméra qui la surveille en permanence et retransmet ses exploits sur Internet. Symbole d'une époque révolue, celle où la durée de vie des produits de consommation n'était pas, dès leur conception, limitée, l'ampoule de la petite ville américaine de Livermore apparaît à tous points de vue comme l'un des exemples les plus éclairants de l'habile film de Cosima Dannoritzer. Et pour cause : c'est la première victime reconnue d'un concept assez méconnu, l'obsolescence programmée (on parle aussi de désuétude planifiée).

    Réunis en cartel à Genève à l'hiver 1924, les professionnels du secteur s'entendent : dorénavant, la longévité des ampoules ne devra pas excéder mille heures. D'abord isolée, cette pratique censée entretenir la consommation sera soutenue dès les années 1950 par des discours publicitaires toujours plus enclins à vanter le frisson de la nouveauté. Sitôt achetés, sitôt passés de mode, les produits, encore en état de marche pour la plupart, sont mis au rebut. S'il a aujourd'hui encore valeur de dogme dans l'industrie, le procédé pourrait vivre ses dernières heures d'impunité. Car de Naples aux métropoles africaines, les objets de notre lassitude s'amoncellent sans relâche, alors que le sol de notre Terre s'appauvrit de ces métaux dont microprocesseurs et circuits imprimés sont si friands. Pendant ce temps, à Livermore, la gracile égérie poursuit son épique destin. Elle a déjà enterré deux webcams !

    Emilie Gavoille


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