• « Le Monde » publie la déclaration du philosophe, prononcée le 16 janvier devant les cheminots grévistes de la gare de Vaugirard.

     

    « Les puissants ne veulent plus d’une retraite qui soit le produit d’une solidarité collective »

     

    Si je suis là aujourd’hui, c’est, bien sûr, pour affirmer un soutien total à une lutte exemplaire, mais aussi pour dire en quelques mots pourquoi elle me semble exemplaire.

    J’ai passé un certain nombre d’années de ma vie à étudier l’histoire du mouvement ouvrier et ça m’a montré une chose essentielle : ce qu’on appelle les acquis sociaux, c’est bien plus que des avantages acquis par des groupes particuliers, c’était l’organisation d’un monde collectif régi par la solidarité.

    Qu’est-ce que c’est que ce régime spécial des cheminots qu’on nous présente comme un privilège archaïque ? C’était un élément d’une organisation d’un monde commun où les choses essentielles pour la vie de tous devaient être la propriété de tous. Les chemins de fer, cela appartenait à la collectivité. Et cette possession collective, elle était gérée aussi par une collectivité de travailleurs qui se sentaient engagés vis-à-vis de cette communauté ; des travailleurs pour qui la retraite de chacun était le produit de la solidarité d’un collectif concret.

    Démolir pièce à pièce

    C’est cette réalité concrète du collectif solidaire dont les puissants de notre monde ne veulent plus. C’est cet édifice qu’ils ont entrepris de démolir pièce à pièce. Ce qu’ils veulent, c’est qu’il n’y ait plus de propriété collective, plus de collectifs de travailleurs, plus de solidarité qui parte d’en bas. Ils veulent qu’il n’y ait plus que des individus, possédant leur force de travail comme un petit capital qu’on fait fructifier en le louant à des plus gros. Des individus qui, en se vendant au jour le jour, accumulent pour eux-mêmes et seulement pour eux-mêmes des points, en attendant un avenir où les retraites ne seront plus fondées sur le travail mais sur le capital, c’est-à-dire sur l’exploitation et l’autoexploitation.

    C’est pour ça que la réforme des retraites est pour eux si décisive, que c’est beaucoup plus qu’une question concrète de financement. C’est une question de principe. La retraite, c’est comment du temps de travail produit du temps de vie et comment chacun de nous est lié à un monde collectif. Toute la question est de savoir ce qui opère ce lien : la solidarité ou l’intérêt privé. Démolir le système des retraites fondé sur la lutte collective et l’organisation solidaire, c’est pour nos gouvernants la victoire décisive. Deux fois déjà ils ont lancé toutes leurs forces dans cette bataille et ils ont perdu. Il faut tout faire aujourd’hui pour qu’ils perdent une troisième fois et que ça leur fasse passer définitivement le goût de cette bataille.


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     "Quand vous méprisez le peuple vous avez en retour, en boomerang, le populisme. (...) Qu'on ne nous fasse pas le coup du fascisme! On vous fait le coup du fascisme et on vous demande de voter banquier. Mais c'est le banquier qui fait le fascisme!"

    Régis Debray, (L'invité des matins d'été, France Culture, 25/07/19)

     

     


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  • Emmanuel Macron le 18/11/2016 à propos du financement de sa campagne:

    « Y'a plus de 10 000 donateurs. Une très grande majorité ce sont des petits dons, autour de 40/50€, parfois moins, et il y a 5% des dons qui dépassent 1000€. »

    Macron ne dit pas que sur les 3,6 millions d'euros reçus à cette date les 2/3 ont été versés par 331 donateurs, soit un don moyen pour ces personnes de 7250€.

     

    Au total sur 16 millions de dons pour la campagne de Macron la moitié provient d'environ 800 grands donateurs (soit une moyenne de 10 000€!)

    Source:

    https://www.franceinter.fr/emissions/secrets-d-info/secrets-d-info-04-mai-2019


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  • D'après les travaux de Julia Cagé (auteure du Prix de la démocratie) :

    Les plus fortunés financent le plus les partis politiques, mais cet effort est ensuite porté par l'ensemble de la collectivité grâce aux déductions fiscales.

    Seuls 0,79% des foyers fiscaux donnent à un parti politique. Par contre parmi les 0,01% des Français les plus riches le taux s'élèvent à 10% de personnes qui financent les partis politiques.

    Ce sont donc les plus riches qui financent le jeu démocratique en France.


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  • Le 1er mai de Macron

     

    « Comme je n'ose pas imaginer que le Président de la République ignore tout de l'histoire du 1er mai, j'aurais tendance à dire que c'est une provocation. »

    Danielle Tartakowsky (historienne, ancienne présidente de l'université Paris VIII), France Culture (émission « Politique ! »), 04/05/2019


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