• Solutions locales...

    Actuellement au cinéma, un film qui ne passera pas sur TF1: Solutions locales pour un désordre global

    Un film dont l'intérêt réside dans les interventions des personnes interrogées, les plus connues étant Vandana Shiva, Pierre Rabhi, Serge Latouche

    Elles évoquent les solutions pour revenir à une agriculture plus respectueuse des hommes et de la nature. Il est dommage que la façon dont Coline Serreau a filmé et monté son film soit aussi foutraque, car les propos qui y sont tenus valent vraiment la peine d'être médités et amplifiés. Un film qui suscite le débat, à voir si possible à plusieurs donc.

    ça alors! je viens de voir sur le site du film qu'Ushuaïa TV était partenaire...

    critique de l'Humanité: 

    Pour l’agriculture en vert et contre tous les gros

    Dans ce documentaire, Coline Serreau prend le pari de l’intelligence de la nature et de la diversité des espèces contre les poulets sans plumes dont il faut chauffer la cage. (...)

    Tandis que paraît ce mercredi le livre portant le même titre chez Actes Sud, vingt mille personnes ont déjà applaudi ce beau travail, grâce aux avant-premières organisées par la cinquantaine d’associations soutenant le film, visant à transformer chaque spectateur en autant d’acteurs du refus de l’épuisement de la planète au bénéfice du grand capital.

    L’image qui résume le mieux l’ensemble est la première, une fourmi transportant sur son dos une feuille de papier de belle taille. Le papier n’a pas son mot à dire, pas plus ici que la défense. Il s’agit d’un procès à charge et rien qu’à charge, mais instruit par des gens comme Pierre Rabhi, participant à l’élaboration de la convention des Nations unies pour la lutte contre la désertification, Claude et Lydia Bourguignon, du Laboratoire d’analyse microbiologique des sols, Vandana Shiva, auteur de livres comme La vie n’est pas une marchandise  : la dérive de la propriété intellectuelle, Devinder Sharma, membre de l’Asia Rice Foundation, Dominique Guillet, un des pontes de la biodiversité, Joao Petro Stedile, du MST (Mouvement des sans-terre) au Brésil, ou Antoniets Semen Sviridonovirch, professeur ès sciences, héros de l’Ukraine et décoré de l’ordre d’État pour avoir obtenu, en pratiquant l’agriculture biologique à grande échelle, des résultats bien supérieurs à ceux de l’agriculture conventionnelle.

    Le discours catastrophiste qui pourrait nous laisser anéantis semble un temps de rigueur quand on nous rappelle que la première Guerre Mondiale, puis la Seconde ont sonné la fin de la paysannerie en France et en Allemagne, mais cela va vite se dissiper. Plus nouvelle (nous retrouvons la féministe) est la thèse comme quoi nous sommes passés d’une agriculture individuelle et féminine à une de masse et masculine. Comme il se doit, Monsanto et les multinationales en prennent pour leur grade, on ne s’en plaindra pas. D’où le plaisir de rencontrer à leur place ces résistants qui, dans le refus des hybrides et des OGM, cultivent et conservent ces semences anciennes, ne figurant plus sur la liste des espèces autorisées par Bruxelles, mais alimentant pourtant les plus grands restaurants étoilés, ceux où font bombance les légistes qui dans le même temps les interdisent.

    J.R.

    Critique de Télérama:

    Le dernier film de la verte Coline, c'est un peu l'anti-Home, le blockbuster verdâtre de Yann Arthus-Bertrand. Initialement, Solutions locales pour un désordre global devait d'ailleurs s'intituler « La Terre vue de la Terre », comme un pied de nez au best-seller du photographe ailé. Halte au discours culpabilisant et aux prédictions cataclysmiques, vive les solutions alternatives et l'éducation par l'exemple.

    Aux quatre coins du monde, de l'Inde au Brésil, Coline Serreau part à la rencontre d'une agriculture saine et durable. Aux antipodes de cette « production mortifère », dominante, qui détruit la biodiversité et affame les populations avec ses semences non reproductibles. Théoriciens et scientifiques, mais aussi militants et paysans témoignent qu'une autre culture de la terre est possible. Coline Serreau s'attache à quelques personnages charismatiques, comme ce couple d'ingénieurs agronomes dont on se surprend à guetter les bouillonnantes interventions.

    Hélas, chez Coline Serreau, écologie et féminisme ne font pas bon ménage : métaphores lourdingues (la terre nourricière violée par les gros tracteurs du patriarcat) et discours contestable de l'éco-féministe indienne Vandana Shiva... La nature serait mieux comprise et mieux cultivée par les femmes : de quoi nous rendre (presque) nostalgique des viriles injonctions de Yann Arthus-Bertrand.

    Mathilde Blottière


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