• Pour la relocalisation

    Une poussière dans l’œil de la mondialisation
et une occasion pour la relocalisation !

    Par Utopia, mouvement politique transparti, pour une gauche écologiste et altermondialiste

    Quelles leçons tirer de la « crise » éphémère suscitée par le réveil d’un volcan islandais ?

    Un phénomène naturel aura montré la fragilité de l’organisation mondiale du système économique, fondé sur les échanges internationaux.

    Cette « crise » éphémère préfigure ce que nous promet la fragilité d’un système d’échanges reposant sur l’exploitation sans limites du pétrole, ressource naturelle pourtant limitée. Elle révèle une nouvelle fois l’aveuglement et le « court termisme » d’un modèle économique mondialisé dont le seul moteur est le profit immédiat, en même temps qu’elle nous donne à réfléchir sur le sens de cette ­organisation productiviste.

    Fabriquer et produire loin à moindre coût, dans un système d’échanges fondé sur la ­délocalisation, n’est possible qu’en sous-évaluant le coût réel et global du transport et en exploitant le déséquilibre économique et social entre pays producteurs et pays ­consommateurs. Une part importante des échanges internationaux se fait par voie aérienne. Il s’agit principalement des produits à forte obsolescence  : les fruits, les légumes, les fleurs… Sous l’effet de la suie, les roses et les haricots verts devront patienter au Kenya avant de retrouver nos étals de marchés. Les conséquences mondiales d’un tel ­système sont désastreuses  !

    La délocalisation a totalement déstructuré les économies locales. Au-delà de la casse industrielle dont sont victimes les ouvriers des bassins de production, elle est à l’origine de la paupérisation des peuples du Sud, privés volontairement de leurs moyens de subsistance. 70 % des habitants de bidonvilles périurbains sont d’anciens paysans qui forment la masse corvéable des nouvelles usines ou des nouveaux champs de production agricole du monde. Plus, plus loin, moins cher, plus ­souvent, plus vite  !

    Un nuage de suie, et ce sont plus de 16 000 vols qui sont annulés et 7 millions de passagers qui sont bloqués. Deux cents millions de dollars de perte journalière pour les compagnies aériennes, et aussitôt une demande de soutien public autorisée par l’Union européenne  ! Face à ce constat, nous ne soutiendrons pas les amoureux de safaris et autres plages exotiques qui auront dû « patienter » quelques jours avant de retrouver le soleil printanier de l’Europe. Un comble pour ces inconditionnels du consommer vite, loin, pas cher  !

    Cette logique est celle d’un système de croissance économique reposant sur la consommation et l’assouvissement immédiat de « désirs » devenus des « besoins » pour le seul bénéfice immédiat d’une minorité.

    Ce volcan islandais pourrait ainsi être de bon augure. Au-delà du signal pédagogique qui préfigure l’ère de l’après-pétrole, la ­pollution induite par ce phénomène naturel sera partiellement atténuée par l’annulation de plus de 16 000 vols. Plusieurs millions de litres de kérosène auront ainsi provisoirement attendu avant de produire les tonnes de CO2 susceptibles d’aggraver encore davantage le dérèglement climatique résultant principalement du caractère productiviste de l’économie mondialisée. Ce nuage, qui ne s’arrête pas aux frontières, pourrait ainsi n’être que la préfiguration d’autres catastrophes moins « naturelles ». À l’heure du 24e anniversaire de l’explosion de Tchernobyl, nous devons nous interroger sur nos modes de consommation et de production, et rappeler l’urgence de la relocalisation.

    Une alternative est possible et nécessaire. C’est le sens de l’action que le mouvement Utopia conduit au sein des partis de gauche et des organisations citoyennes pour construire et préparer le nécessaire dépassement du ­capitalisme.

    www.mouvementutopia.org

    Paru dans l'Humanité du 26/04/2010 


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