• Forte mobilisation contre l'Ayraultport

    Notre-Dame-des-Landes : forte mobilisation contre le projet d'aéroport

    Les Echos, 17/11/2012

    Plusieurs milliers de personnes manifestent. Jean-Luc Mélenchon a estimé que l'exécutif commet «une lourde erreur» en soutenant le projet. Jean-Vincent Placé appelle, lui, Hollande à «écouter la mobilisation sur le terrain». Une position des Verts vivement critiquée par Harlem Désir.

    L'appel à manifester contre le projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes a été entendu. Des milliers de manifestants se pressent dans ce bourg de Loire-Atlantique : «4.500 personnes dans le cortège et 13.500 si on compte l'ensemble des personnes qui se trouvent dans le secteur», a indiqué à l'AFP une porte-parole de la préfecture, précisant que ce chiffre avait été calculé sur la base du nombre de véhicules arrivés sur place. Beaucoup plus, selon les organisateurs.

    Tôt ce matin, plusieurs dizaines de voitures, sans doute arrivées dès vendredi soir, étaient déjà garées le long des routes de la zone du projet d'aéroport contesté. Des pancartes étaient posées le long de la mairie, où l'on peut lire des slogans comme «Hollande touche pas à Notre-Dame-des-Landes», «le changement c'est maintenant, l'aéroport c'est jamais», «aujourd'hui enterrement du projet Notre-Dame-des-Landes, ni pleurs ni couronnes». Un drap déroulé sur la façade du bâtiment proclamait : «Veni, Vidi, pas Vinci» (groupe auquel a été accordée la concession du projet d'aéroport).

    «Une lourde erreur», pour Mélenchon

    François Hollande et Jean-Marc Ayrault commettent «une lourde erreur» en cherchant à imposer le projet du futur aéroport de Nantes, a déclaré Jean-Luc Mélenchon, présent à la manifestation. «Le projet est absurde», a estimé le co-président du Parti de gauche en s'adressant à la presse au départ de la manifestation qui réunissait plusieurs milliers de personnes sur le site prévu pour la construction de l'aéroport.

    «Il y a un choix dicté par le nouveau gouvernement, qui est le choix du rapport de force brutal et violent», a dénoncé Jean-Luc Mélenchon.

    Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, ancien maire de Nantes et ardent défenseur du projet «comme d'ailleurs François Hollande commettent une lourde erreur en croyant qu'il leur suffira de dire 'de toute façon il n'y a plus de recours et c'est comme ça et pas autrement' pour pouvoir régler ce qui est plus qu'un problème de projet mais qui commence à être un problème de conception de la civilisation que se font les gens de gauche», a-t-il encore déclaré. «Les gens montrent du doigt Jean-Marc Ayrault, c'est normal, c'est son projet, c'est lui qui le porte», a observé l'ancien candidat à la présidentielle.

    Rappelant la mobilisation au Larzac dans les années 19 70, M. Mélenchon a estimé que «c'est une vision du futur de la France qui commence à s'incarner ici». Vendredi, François Hollande a mis en garde les opposants au projet en insistant sur «la force du droit» dans ce dossier.

    Opposition Verts-socialistes

    Harlem Désir a vertement critiqué les Verts. Lors de son discours devant le Conseil national du Parti socialiste, le premier secrétaire a déclaré : «Un parti de la majorité gouvernementale ne devrait pas s'impliquer dans des manifestations qui prennent pour cible le Premier ministre sur un projet soutenu par les collectivités locales et leurs habitants très majoritairement.»

    «Je ne comprends pas que l'on remette en cause la participation de sa formation politique à la majorité, quand nous sommes engagés dans l'action, car nos devoirs à l'égard de la France sont bien plus grands que les petits états d'âme personnels ou les querelles de partis», a-t-il ajouté. Classant ce projet dans les «dossiers mineurs».

    Réagissant pour l'AFP aux propos de François Hollande, qui a soutenu vendredi le projet d'aéroport cher à son Premier ministre, Jean-Vincent Placé a estimé qu'il faudrait que le président «écoute la mobilisation sur le terrain». «Le gouvernement ne peut pas rester sur une position aussi figée et aussi caricaturale», a encore déclaré le sénateur écologiste.

    Pour sa part, Pascal Durand, secrétaire national d'Europe-Ecologie Les Verts, a tenté d'apaiser les tensions. Assurant : «Nous ne manifestons pas contre le Premier ministre ni le gouvernement, c'est le contraire.»

    Un projet approuvé en 2008

    Après un mois d'affrontements intenses entre les forces de l'ordre et quelque 150 squatters anticapitalistes opposants à l'aéroport, dans le cadre d'une vaste opération d'expulsion et de destruction des lieux de vie sur la zone, la préfecture de Loire-Atlantique n'a pas interdit la manifestation. Elle a indiqué vendredi qu'elle n'envisageait pas d'envoyer de forces de l'ordre sur place, afin que la manifestation se déroule sans tension.

    L'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, dont la concession a été attribuée au groupe Vinci pour 55 ans, est destiné à remplacer l'actuel aéroport de Nantes, à partir de 2017. Le projet a été approuvé en 2008 par l'Etat, ainsi que par les collectivités locales socialistes et aussi par l'UMP. L'actuel premier ministre, Jean-Marc Ayrault, ancien maire de Nantes, qui s'est beaucoup engagé en sa faveur, fait désormais office de cible privilégiée des anti aéroport. Outre une importante mobilisation associative locale contre le projet, EELV, le Parti de Gauche ou le Modem s'y sont opposés.

    SOURCE AFP

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :