• crise alimentaire Niger/Tchad

    Environ 10 millions de personnes de la région du Sahel sont menacées par une crise alimentaire aiguë, soutient Oxfam International. L'agence demande conséquemment aux pays développés de réagir rapidement « face aux premiers signes d'un désastre imminent ».

    La situation est particulièrement grave au Niger, l'un des pays les plus pauvres du monde, où 8 millions de personnes sont menacées, et au Tchad voisin, où 2 millions de personnes sont à risque. Des régions du Mali, du Burkina Faso et du Nigeria seront aussi touchées au cours des prochains mois, prévient Oxfam.

    Au Niger, les pluies irrégulières de l'année dernière ont fait chuter les récoltes de 26 % par rapport à l'an passé. Dans certaines régions, notamment à Diffa, dans l'est, et à Tillabéry, dans l'ouest, les récoltes ont été quasi inexistantes. Le prix du mil a conséquemment augmenté de 25 %, celui du sorgho, de 50 %.

    Les pluies ne sont pas attendues avant le mois de juin, et les prochaines récoltes ne seront produites qu'en septembre. Les prix risquent donc d'augmenter de manière constante, ce qui nuira particulièrement aux éleveurs.

    « Sans fourrage suffisant, les éleveurs feront tout pour vendre leur bétail, ce qui entraînera une baisse du prix des animaux. Cela signifie que pour chaque animal vendu sur le marché, les éleveurs auront moins de céréales pour nourrir leurs familles », prévient Hassan Bakaun de l'organisation AREN, un partenaire d'Oxfam au Niger.

    Oxfam invite les pays donateurs à répondre à l'appel à l'aide internationale lancé par le gouvernement du Niger. Quelque 123 millions de dollars sont nécessaires pour financer le plan d'urgence préparé par le gouvernement, indique l'agence internationale.

    Au Tchad, les récoltes ont chuté de 34 % par rapport à l'an dernier. Oxfam prévoit que les zones de Hadjer Lamis, Batha et Kanem, ainsi que les régions de Guéra et de l'est du Tchad seront gravement touchées, particulièrement à compter du mois de juin.

    Oxfam est déjà présente sur le terrain dans ces deux pays, ainsi qu'au Mali. L'agence distribue des vivres et tente de venir en aide aux agriculteurs. Au Niger, par exemple, elle soutient le prix du bétail en achetant des animaux au-dessus de leur valeur marchande.

    L'agence rappelle par ailleurs les problèmes survenus lors de la dernière grave crise alimentaire qui a frappé la région, en 2005. Elle appelle notamment les pays développés à ne pas ignorer les signaux alarmants qui proviennent de la région.

    Elle demande aussi aux pays voisins de ne pas fermer leur frontière avec le Niger, ce qui avait à l'époque limité la disponibilité des vivres et poussé l'inflation à la hausse, aggravant du coup la situation.

    Radio Canada

     


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