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  • EDF condamné à 4 000 euros d'amende pour une fuite radioactive

    3 décembre 2012

    En 2010, une fuite mineure s'était produite à la centrale de Golfech.

    La justice a condamné lundi EdF à 4 000 euros d’amende à Toulouse à cause d’une fuite radioactive à la centrale de Golfech (Tarn-et-Garonne), une condamnation qui est une première selon les organisations antinucléaires qui poursuivaient l’entreprise, l’un des principaux producteurs et fournisseurs d'électricité au monde.

    EdF a été condamnée par la chambre correctionnelle de la cour d’appel à payer deux fois 2 000 euros pour avoir utilisé un système d’alerte inadapté et avoir tardé à intervenir sur un puisard. EdF se retrouvait devant le tribunal à l’instigation des antinucléaires à cause d’une fuite de tritium survenue le 18 janvier 2010 à Golfech.

    Pour l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), la fuite était mineure et avait eu un impact sanitaire minime. Mais les antinucléaires voulaient mettre en accusation les règles générales de fonctionnement d’EdF. Ils avaient été déboutés en première instance par le tribunal de Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne).

    Ils se réjouissaient lundi d’avoir, cette fois, obtenu gain de cause. «On est très satisfait qu’EdF soit pour la première fois condamné» pour des agissements qu’il commet «de façon chronique», a dit Marc Saint-Aroman, du réseau Sortir du nucléaire.

    Outre l’amende, EdF devra verser 1 500 euros de dommages et intérêts à chacune des trois parties civiles : Sortir du nucléaire, France nature environnement et les Amis de la terre.

    (AFP)

    Libération


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  • Nucléaire : l’EPR explose ses coûts

    4 décembre 2012

    Énergie . La facture du réacteur de Flamanville a été rehaussée de 6 à 8,5 milliards d’euros.

    Par CORALIE SCHAUB

    Rentable ou pas, le nucléaire de troisième génération ? Chacun ressort ses calculettes depuis l’officialisation, lundi soir par EDF, d’un surcoût de 2 milliards d’euros pour le chantier de l’EPR de Flamanville (Manche), qui doit entrer en service en 2016. Ce qui gonfle la facture à 8,5 milliards, cinq de plus que prévu en 2005. Et qui fait tache, en plein débat sur la transition énergétique.

    S’appuyant sur un rapport de la Cour des comptes de janvier, Greenpeace a été l’un des premiers à réagir. Sur la base d’un EPR à 6 milliards d’euros, les magistrats avaient calculé que le coût de production de l’électricité oscillerait entre 70 et 90 euros le mégawattheure (MWh). Et l’ONG d’estimer, en faisant une règle de trois, que «ce nouveau surcoût enterre définitivement la compétitivité de la technologie EPR, avec un mégawattheure à plus de 100 euros face, par exemple, à l’éolien terrestre, dont le mégawattheure coûte moins de 80 euros».

     

    Biogaz. L’électricité de l’EPR sera-t-elle plus chère que celle provenant des énergies renouvelables ? «Force est de constater que, parmi les nouvelles technologies disponibles, l’éolien terrestre s’affiche chaque jour plus compétitif», relève le Syndicat des énergies renouvelables (SER), qui regroupe 450 industriels, citant «un prix de vente de 84 euros/MWh pendant quinze ans d’amortissement». Raphaël Claustre, directeur du Cler (Comité de liaison énergies renouvelables), avance aussi un prix de 150 à 200 euros/MWh pour le biogaz et de 100 à 340 euros pour les petites installations solaires photovoltaïques des particuliers, «en baisse importante et continue, contrairement à l’EPR».

    L’économiste Alain Grandjean, qui vient d’être nommé président du comité d’experts chargé d’éclairer le débat sur la transition énergétique, le disait déjà à Libération la semaine dernière : «Il y a cinq ans, le solaire photovoltaïque coûtait 600 euros/MWh, aujourd’hui on en fait à 100 euros, pas loin du coût du nucléaire de troisième génération.» Et d’enfoncer le clou : «On croit trop, en France, que l’énergie peut rester peu chère. Surtout l’électricité, grâce au nucléaire. C’est de moins en moins vrai. Notamment parce que le nucléaire de troisième génération est bien plus cher que l’actuel.»

     

    L’annonce du groupe d’Henri Proglio inquiète aussi le monde de la finance - le titre EDF perdait hier 2,27%. «Après un rapide calcul, le coût complet de production serait de 105 euros/MWh, soit le double du prix actuel de l’électricité, a indiqué à Reuters Per Lekander, analyste chez UBS. Cela semble impossible pour l’Angleterre d’accepter un tel prix, ce qui pourrait bien signifier la fin de l’EPR.» Car EDF Energy, filiale britannique d’EDF, négocie avec Londres l’implantation de deux EPR. «Les énergies renouvelables et la maîtrise de l’énergie apparaissent d’autant plus compétitives qu’EDF Energy demande 125 à 175 euros par mégawattheure», croit savoir Raphaël Claustre. Du côté d’EDF, on refuse d’indiquer le moindre prix par mégawattheure.

    Tête de série. «Outre-Manche, c’est un autre marché, un autre équilibre, assène l’électricien. Pour l’instant, en France, l’électricité nucléaire reste la plus compétitive, hors hydraulique. Et l’EPR de Flamanville est une tête de série, c’est le premier exemplaire qui coûte cher. La rentabilité devra être calculée en tenant compte de l’ensemble des EPR qui seront mis en service.» Le tout est de savoir combien le seront. Il n’y en a que quatre en construction dans le monde. Preuve que le pari n’est pas gagné, le géant italien de l’énergie Enel a annoncé hier la fin de sa coopération avec EDF dans les EPR en France.

    Libération


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