• Face à l'hyperconsommation et à l'hyperprécarisation, vive les autoréductions ? Une forme de «taxe-Robin» (des bois), prélèvement-shopping subversif très tendance pour les oubliés, les «sans». «Bienvenue chez les gueux, note Laurent, un des animateurs de ces happenings. Face à la régression des droits, aux attaques hallucinantes contre les précaires, on doit multiplier les formes concrètes de solidarité.» On n'en est pas encore aux «soldes 100 % avant fermeture définitive du capitalisme», comme en appelle un texte de la Coordination des intermittents et précaires.

    Saint Précaire. Mais les actions essaiment : de la mutualisation de logements aux sorties cinés «gratuites», en passant par la lutte pour la gratuité des transports. Un texte des «Interluttants» résume l'affaire : «Face aux plans de relance, aux gesticulations "antiterroristes", à la réforme permanente et à l'inflexion sécuritaire, on doit enfoncer des coins contre l'organisation des privilèges et le refus de l'égalité.»

    Héritiers des laboratoires des luttes sociales des années 70, ces actions de désobéissance nouvelle vague tentent de mobiliser loin des cadres établis. Elles ont pu avoir, ici et là, d'autres formes «mini-insurrectionnelles» promues par des artivistes (artistes-activistes). Comme chourer des fringues, avec YoMango en Espagne, pour les donner aux sans-abri. Imaginer un jeu de société (Precariopoly) ou créer un saint Précaire (San Precario) avec les Italiens de Chainworkers. Mettre en ligne, avec les Américains de Re-code.com, de faux codes-barres pour que les consommateurs fassent leurs propres prix... Après avoir fané entre 2004 et 2008, période de la mondialisation triomphante, elles fleurissent à nouveau. «Effet crise et chape de plomb politique, assure Guillaume, l'un des initiateurs de Jeudi noir, adepte de réappropriation festive de logements, il y a une tendance, comme dans les autoréductions ou avec RESF (Réseau éducation sans frontières), à renvoyer de façon subliminale les images de dureté de la société actuelle.»

    Fausses queues. Gus Massiah, figure de l'altermondialisme - qui attend 100 000 militants en janvier à Belem (Brésil) - assure que «de nouvelles formes d'autonomie et d'insoumission radicales voient le jour». Il pointe aussi «l'essor de la réflexion et des modes d'actions sur la non-violence active» et la désobéissance. Cela va des faucheurs d'OGM, des déboulonneurs de pub, des perturbateurs de politique, comme la Brigade des clowns. Cela transite par des associations de solidarité qui envoient plus de 100 jeunes dans le monde pour mutualiser des expériences. Cela émerge d'un brainstorming d'une poignée de «précog», intellectuels précaires : organiser de fausses queues devant les banques, prêter du cash à son banquier désargenté et faire germer des plantes dans la ville. «On assiste à l'émergence de mouvements de plus en plus spontanés et de plus en plus jeunes, note André Gattolin, sociologue des nouveaux mouvements de contestation.

    Des collectifs se montent et se démontent via les nouvelles technologies avec l'aide de la preuve par la vidéo plus que par le texte. Sorte de génération Thoreau 2.0. «On voit arriver des mômes de 15-16 ans, avec pas mal de naïveté mais une vraie volonté de rébellion, ajoute Gattolin. Evidemment, la culture virtuelle l'emporte et la non-organisation est absolue, sur fond de radicalité.» «On nous a qualifiés de génération amorphe, résume Guillaume. On a subi dix ans de précariat, d'inexistance de la gauche politique. On se rebelle, reste à trouver un sens à la nébuleuse.» Mot d'ordre des révoltes actuelles : «Merry crisis and a happy new fear».

    Libération, CHRISTIAN LOSSON, 3/01/09


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  • Pendant la grève, les réparations de la tempête continuent
    Afin de réparer les dégâts causés par la tempête de ce week-end, des agents du secteur public (Edf, Erdf, Sncf, Dde, Télécom) continueront à assurer la continuité du service public tout en se déclarant grévistes, annonce la Cgt.

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  • Changements climatiques irréversibles

    Alors que Barack Obama a fait de la lutte contre le réchauffement climatique une de ses priorités, une nouvelle étude vient confirmer l'ampleur des bouleversements auxquels il faut s'attendre. Les travaux, menés par Susan Solomon, une des principales scientifiques du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec), mettent en avant que certains changements sont «largement irréversibles pour plus de mille ans après que les émissions de dioxyde de carbone (CO2) auront complètement cessé».

    Le changement de la température à la surface des océans, les précipitations dans certaines régions du globe et la montée du niveau des océans, notamment, sont des phénomènes qu'il sera difficile d'enrayer. Susan Solomon rappelle en effet que «le CO2 provenant des activités humaines et émis dans l'atmosphère peut y rester pendant des milliers d'années».

    Les travaux, basés sur plusieurs modèles informatiques, examinent les conséquences de laisser le CO2 s'accumuler dans l'atmosphère selon différents niveaux au-delà de la teneur actuelle moyenne de 385 parties par million (ppm) de CO2. Ainsi, laisser le dioxyde de carbone atteindre de 450 à 600 ppm entraînerait une diminution persistante des précipitations en été, comparable à la sécheresse du «Dust Bowl» en Amérique du Nord dans les années 30. D'autres conséquences néfastes sont à prévoir : diminution de l'eau disponible, plus grande fréquence des incendies, changements de l'écosystème et une plus grande désertification.

    (Source AFP)


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  • l'homme intelligent

    * «Le vaniteux fait dépendre son propre bonheur de l'activité d'autrui ; le voluptueux, de ses propres sensations et l'homme intelligent, de ses propres actions.»

    Marc-Aurèle, Pensées pour moi-même

    * PUBLIC, PRIVE, TOUS DANS LA RUE LE 29 JANVIER !!!

    * le morceau du jour: Michael Jackson / Don't stop 'til you get enough


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  • Exctinction majeure

    "Nous vivons ce que les scientifiques appellent la sixième extinction majeure des espèces. Entre 1980 et 2045 nous allons perdre plus d'espèces d'animaux et de plantes que nous en avons perdu en 65 millions d'années. Ce taux d'extinction des espèces est sans précédent. Et nous sommes responsables de ça." Paul Watson

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  • La Françafrique se porte bien

    Ci-dessous un article de Libération

    Bongo : biens mal acquis profitent encore

    On connaissait le cas du greffier réveillé en pleine nuit à la demande des autorités françaises pour pouvoir remettre en liberté un hiérarque congolais placé en détention par un juge d'instruction quelque peu téméraire. C'était en 2004, dans le cadre de «l'affaire du Beach», du nom de ce port fluvial de Brazzaville où plusieurs centaines de réfugiés avaient disparu dès leur retour d'exil, probablement liquidés par la police locale. Une enquête avait alors été ouverte en France en vertu de la loi sur la compétence universelle.

    Deniers. Depuis hier, les annales judiciaires de la Françafrique se sont enrichies d'une nouvelle variante: l'avocat empêché par la police aux frontières de monter dans un avion à destination du Gabon, où il devait s'atteler à la défense de ses clients.

    Me Thierry Lévy était en salle d'embarquement à Roissy, hier en fin de matinée, quand les policiers sont venus lui annoncer que son visa de quatre jours, délivré la veille, venait d'être annulé par les autorités gabonaises, l'empêchant de monter dans l'avion. «C'est sans précédent» , fulminait son confrère, William Bourdon, de l'association Sherpa, très impliquée dans ce dossier. Celui des «biens mal acquis».

    L'affaire a démarré en mars 2007, à Paris, par le dépôt d'une plainte par une poignée d'ONG ciblant plusieurs dirigeants africains. Soupçonnés d'avoir détourné les deniers publics à des fins personnelles, les présidents du Gabon, du Congo-Brazzaville et de la Guinée équatoriale disposent d'un patrimoine immobilier impressionnant en France, singulièrement dans la capitale française et sur la Côte d'Azur. Une enquête préliminaire a révélé que la famille d'Omar Bongo, le président gabonais, possédait 39 résidences dans l'Hexagone et 70 comptes bancaires. Estimant l'infraction «non caractérisée», le parquet a pourtant classé la plainte sans suite.

    Ecroués. C'était compter sans la détermination des associations françaises de lutte anti-corruption. Le 2 décembre dernier, la section française de Transparency international déposait une nouvelle plainte avec constitution de partie civile devant le Tribunal de grande instance de Paris. Portée par un citoyen gabonais, Gregory Ngbwa Mintsa, cette plainte devrait, si elle est jugée recevable, entraîner la désignation d'un juge d'instruction. Et relancer du même coup l'enquête sur le patrimoine de Bongo en France.

    Visiblement, le régime de Libreville prend la menace très au sérieux. Fin décembre, Gregory Ngbwa Mintsa est arrêté par la police, en même temps que deux activistes anti-corruption et deux journalistes. Durant plusieurs jours, les cinq hommes sont placés en garde à vue sans motif officiel. Mercredi, quatre d'entre eux, dont l'un - Marc Ona, considéré comme le porte-parole de la société civile gabonaise -, se déplace en chaise roulante, ont été écroués à la prison centrale de Libreville. Pour une raison encore inconnue, un gendarme les y a rejoints.

    Cette fois, les autorités gabonaises ont été obligées de justifier leur décision : «Détention d'un document en vue de sa diffusion dans un but de propagande» et «propagande orale ou écrite en vue de l'incitation à la révolte contre les autorités». Le document en question est une lettre ouverte au président, Omar Bongo, publiée en décembre par Bruno Ben Moubamba, le responsable en Europe du réseau d'ONG gabonaises Acteurs libres de la société civile. Il y demande notamment «des comptes sur la gestion financière du pays depuis quarante ans».

    Une question pertinente. Dans ce pays d'1,3 million d'habitants grand comme la France, on exploite du pétrole depuis 1956. Mais seule une petite classe dirigeante s'est considérablement enrichie, tandis que le tiers de la population vit toujours sous le seuil de pauvreté. Le réseau routier est quasiment inexistant.

    Etouffer. Au pouvoir depuis 1967, où il a été propulsé par Paris, Omar Bongo aime à se faire appeler «le doyen». Mais cet allié indéfectible de la France, toujours prêt à rendre service ou à faire bénéficier de ses largesses ses amis politiques français, faiblit. Agé de 73 ans, il a récemment connu de sérieux problèmes de santé, et les spéculations vont bon train à Libreville sur sa succession. Son fils Ali Bongo, actuel ministre de la Défense, qui paraît le mieux placé, doit compter avec d'autres prétendants. Cette guerre de succession larvée attise-t-elle la volonté farouche du régime d'étouffer toute forme de contestation ?

    Hier, Paris a déclaré «suivre attentivement» cette affaire : «Il est essentiel que les procédures légales, et en particulier les droits de la défense, soient respectés. A cet égard, il faut que les accusés puissent avoir libre accès à leurs conseils» , a déclaré le porte-parole du Quai d'Orsay, Eric Chevallier. Une profession de foi qui n'engage pas l'Elysée, où les relations avec les alliés africains de Paris demeurent le «domaine réservé» par excellence.

    Omar Bongo se flatte de connaître Nicolas Sarkozy depuis les années 80 et raconte que ce dernier l'a appelé, au soir de sa victoire, en mai 2007, afin de le remercier pour ses précieux «conseils». La France, qui dispose d'une base militaire permanente au Gabon, peut compter sur le «doyen» en cas d'urgence sur le continent. Bref, Bongo a su se rendre indispensable.

    William Bourdon note que les militants gabonais incarcérés «portent le même discours que les grandes institutions internationales sur la bonne gouvernance, dont ils sont en quelque sorte les mandataires ». La France est le premier pays du G8 à avoir ratifié la Convention de l'ONU sur la lutte contre la corruption qui prévoit la restitution des biens et de l'argent détournés. La fidélité à Bongo ou à ses engagements, il va falloir choisir.

    Thomas Hofnung


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  • We walk

    le morceau du jour: We walk / The ting tings

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  • Armes

    * Les mots sont des armes.

    * un bien beau pays: Marchiani en liberté, Tapie en prime time le soir de Noël...


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  • Dérèglements climatiques

    * http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=92933

    * Luc Chatel, secrétaire d'État chargé de l'Industrie et de la Consommation, a appellé les Français à consommer pour Noël, un acte citoyen selon lui. Il me semble que le véritable acte citoyen consiste à réduire sa consommation pour limiter la pollution et les désastres qui en découlent (réchauffement climatique notamment).

    Certes des dizaines de milliers d'emplois sont menacés en France à cause de le crise... Peut-être est-il temps de réfléchir à un autre modèle de développement!

     


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  • Grolandaises, Grolandais

    Grolandaises, Grolandais,


    Je commencerai mon traditionnel discours de Noël par une petite devinette: quel est le point commun entre un lombric et un instit' ? Je paie un coup au premier qui trouve.


    Donc, ça y est, enfin, c'est Noël ! Vous croyez être libérés de la folie consumériste, mais détrompez-vous, dans quatre jours la St-Valentin et les chocolats de Pâques seront en rayon...


    A ce propos, avez-vous pensé à rédiger votre petite bafouille à l'attention du Vieux Monsieur aux couleurs de Coca-Cola ? Et que contient-elle ?
    * Le dernier Bloc Party ? (And when it comes it will feel like a kiss, yeah!)
    * Noooon! pas la machine fabriquée par George Clooney dans "Burn After Reading" tout de même ???

    En exclusivité pour vous, voici ce que j'ai commandé:
    - l'intégrale des clips de Partenaire Particulier en Blu-ray biodégradable
    - les mémoires du Président Salengro, avec des photos prises dans l'intimité de sa cave à vin
    - un autre monde, qui est de plus en plus possible, vu le merdier dans lequel s'enfonce l'actuel monde ultra-libéral
    - La drague pour les Nuls, par Rodrigo Splendor, Editions iamthebest

    Mes chers concitoyens, je me permets de vous raser encore un chouïa avec la recommandation de quelques liens:
     
    * Un reportage pas mal du tout sur un toubib qui développe le commerce équitable de la soie au Laos:
    http://plus7.arte.tv/fr/detailPage/1697660,CmC=2347948,scheduleId=2330212.html

    * Encore un instit' courageux qui en va en prendre plein les dents:
    http://www.liberation.fr/societe/0101306998-l-instit-desobeissant-prend-un-deuxieme-punition

    * Imaginons qu'une telle loi existe dans notre Présipauté, 90 % de nos concitoyens seraient condamnés, pire que dans la France sarkozyste:
     
    * Pour finir, un conseil ciné (pour les lardons, à partir de 3 ans): "Laban le petit fantôme"(à Utopia actuellement)
     
    Une toute dernière chose, on peut avoir des visions apocalyptiques sans être sous l'influence de substances hallucinogènes, la preuve: alors que je n'avais rien pris, j'ai vu un sosie de Louis Chedid, arborant un T-Shirt France 3 Thalassa (avec un 3 écrit très très gros), danser la Danse des Canards... Je vous jure, j'avais bu juste une bière!

    Pour conclure: Joyeux Noël à tous!

    Captain Smart, vingt-troisième adjoint au sous-secrétaire d'Etat auprès du Ministre chargé de l'extension de l'happy hour, depuis Gluglu-sur-Tripouille

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