• Ban Ki-Moon craint que d'autres catastrophes nucléaires soient inévitables

    KIEV, Ukraine — Le monde doit se préparer à vivre d'autres accidents nucléaires comme ceux survenus à Tchernobyl et à la centrale de Fukushima, au Japon, a prévenu mercredi le secrétaire général de l'ONU, estimant que cette sinistre réalité exigeait d'importantes améliorations dans la coopération entre les pays.

    Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, et d'autres intervenants à la conférence de Kiev qui commémore l'explosion du réacteur de Tchernobyl, il y a 25 ans, ont estimé que la hausse du nombre de centrales nucléaires était inévitable dans un monde qui a toujours plus besoin d'énergie.

    «Pour plusieurs, l'énergie nucléaire paraît relativement propre et semble être un choix logique dans une ère de rareté accrue des ressources. Mais les archives nous obligent à nous poser des questions douloureuses: avons-nous correctement calculé les risques et les coûts? Faisons-nous tout ce que nous pouvons pour assurer la sécurité des populations du monde?» a dit M. Ban.

    «La malheureuse vérité, c'est que nous allons probablement être témoins d'autres désastres.»

    Plus tôt dans la journée, lors d'une brève visite à Tchernobyl, à environ 100 kilomètres au nord de la capitale ukrainienne, M. Ban a proposé une stratégie pour améliorer la sécurité de l'énergie nucléaire dans le monde. Il a notamment suggéré de renforcer l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et d'accorder plus d'attention «au nouveau lien entre les désastres naturels et la sécurité nucléaire».

    La crise en cours à la centrale Dai-ichi de Fukushima, dans le nord-est du Japon, a été causée par le tsunami provoqué par le puissant séisme du mois dernier, qui a inondé la centrale.

    «Les changements climatiques signifient plus d'incidents liés à des phénomènes extrêmes», a dit M. Ban à Kiev. «Notre vulnérabilité ne fera que croître.»

    Le directeur de l'AIEA, le Japonais Yukiya Amano, qui accompagnait M. Ban lors de sa visite à Tchernobyl, a fait écho à l'inquiétude du secrétaire général de l'ONU.

    «Plusieurs pays continueront de considérer l'énergie nucléaire comme une option importante dans l'avenir, et c'est pourquoi nous devons faire tout notre possible pour assurer la sécurité», a dit M. Amano, alors qu'il se trouvait à quelques centaines de mètres du réacteur accidenté, recouvert d'un sarcophage de béton aujourd'hui fissuré.

    Le sarcophage qui recouvre le réacteur numéro 4 de Tchernobyl a dépassé sa durée de vie utile, et les travaux ont commencé pour construire un nouveau dôme de confinement. Le nouveau sarcophage, conçu pour durer 100 ans, devrait être mis en place en 2015, mais il manque toujours une importante part de financement pour le projet.

    La conférence des donateurs internationaux organisée mardi à Kiev avait pour but d'amasser 1,1 milliard $US pour financer le sarcophage et une installation d'entreposage pour le combustible usé dans les autres réacteurs de la centrale. Mais dans un contexte de difficultés économiques mondiales, certains pays se sont abstenus de faire des promesses, et les dons n'ont atteint que 798 millions $US.

    L'explosion du réacteur de Tchernobyl, le 26 avril 1986, a craché un nuage radioactif sur presque toute l'Europe et forcé des centaines de milliers de personnes à évacuer leurs maisons dans les zones les plus touchées.

    Une zone irradiée de 30 kilomètres autour de la centrale reste inhabitée depuis la catastrophe, sauf pour certains employés de la centrale qui travaillent en alternance et pour les quelques centaines de résidants qui sont retournés chez eux malgré les avertissements des autorités.


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  • Le député européen Yannick Jadot (Europe Ecologie-Les Verts) a estimé aujourd'hui que le déplacement de Nicolas Sarkozy au Japon montrait que "l'indécence nucléaire continue", le chef de l'Etat souhaitant seulement tirer "un profit commercial" de la catastrophe nucléaire.

    M. Sarkozy est allé exprimer aujourd'hui le soutien des pays du G20 aux autorités japonaises en pleine urgence nucléaire, mais a réaffirmé son choix en faveur de cette énergie qu'il juge incontournable, au prix toutefois d'un renforcement de la sécurité.

    "Décidément, le président Sarkozy, même en visite au Japon, n'entend tirer aucune leçon de la catastrophe nucléaire de Fukushima en matière de sûreté nucléaire, mais uniquement un profit commercial pour l'industrie nucléaire française", déplore M. Jadot dans un communiqué.

    Selon cet ex-directeur de campagne de Greenpeace, "le président et son ministre (Eric) Besson n'hésitent pas à bloquer la démarche pourtant très mesurée de la Commission européenne d'aller vers des tests de résistance significatifs".

    Ils "vont même plus loin pour s'assurer que rien n'en sorte qui remette en cause la sûreté de nos centrales et les perspectives commerciales de l'EPR: ils choisissent les risques! Ainsi ont-ils décidé d'exclure le risque terroriste", argue-t-il.

    M Jadot rappelle qu'en 2005, des organisations comme Greenpeace avaient démontré "qu'aucune centrale nucléaire, y compris le fameux EPR, ne résisterait à la chute d'un avion de ligne dans un attentat de type 11 septembre, les autorités françaises (ayant) répondu par le 'secret défense' et EDF par l'espionnage de Greenpeace".

    AFP, 31/03/2011


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  • 28/03/2011, 13H50
    Selon l'ASN, l'Autorité de sûreté nucléaire française, des "taches de contamination" radioactives sont présentes bien au-delà de la zone de sécurité de 30 km autour de la centrale de Fukushima. Pour l'ASN, la contamination "va s'étendre sur des zones considérables", probablement au-delà d'un rayon de 100 km. De plus, la gestion des territoires contaminés devrait prendre "des années, voire des décennies".

    Le télégramme


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  • Non à l‘énergie nucléaire. En Allemagne, plus de 200 000 manifestants ont défilé pour réclamer la fermeture des 17 réacteurs actuellement en activité dans le pays. Des défilés à Berlin, Munich, Hambourg et Cologne à la veille d’une élection régionale au Bade-Wurtemberg qui fait figure de plébiscite sur la politique énergétique de la chancelière Angela Merkel. “ On en a assez du nucléaire, dit un manifestant. Il y a suffisamment d’alternatives et je préfèrerais économiser de l‘énergie plutôt que d’avoir des centrales nucléaires dans notre pays, en Europe ou où que ce soit dans le monde.”

    Le nucléaire également au coeur des préoccupations de milliers d’Italiens qui se sont rassemblés dans le centre de Rome ce samedi. Le pays a fermé ses 4 centrales nucléaires en 1987 à la suite d’un référendum. Mais cette décision pourrait être remise en cause par une nouvelle consultation qu’ont obtenu les principaux partis transalpins. Ce scrutin aura lieu en juin prochain.

    Euronews, 27/03/2011


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  • Est-ce indécent de demander un débat public sur la sortie du nucléaire ?

    Parce que nous ne faisons que répéter ce que nous disons depuis trente-cinq ans sur les dangers du nucléaire, au moment où le Japon connaît l'une des plus grandes tragédies de son histoire, nous sommes aussitôt taxés d'indécence. Alors que la planète assiste, médusée et saisie par l'effroi, à la fin d'un monde ivre de sa puissance prométhéenne, nous devrions rester taisant. Au moment où s'effondre en direct le mythe de l'invulnérabilité sur les écrans de nos émotions mondialisées, nous devrions nous taire, parce qu'on n'insulte pas le "progrès", même quand sa cathédrale tombe en ruines. Car c'est bien cela qui est derrière les attaques aussi violentes qu'injustes dont nous sommes la cible : le progrès technique est vécu comme un dogme indiscutable par l'ensemble de la classe politique.

    Quand on l'élève au rang d'un culte, toute remise en cause, tout débat rationnel deviennent impossibles et ceux qui osent élever la voix sont aussitôt considérés comme des apostats. C'est bien ce qui s'est passé à l'Assemblée nationale où ont été sifflé les orateurs d'Europe Ecologie-Les Verts, parce qu'ils osaient mettre en question ce dogme au moment où se déroule une des plus grandes tragédies de l'ère nucléaire. Ces gens-là se sont comportés comme des petits télégraphistes du lobby nucléaire, mais certainement pas comme des politiques responsables.

    Nous sommes dans la configuration que décrivait Jacques Ellul, dès 1953, dans La technique ou l'enjeu du siècle, où la démocratie n'a plus sa place puisqu'il faut croire sans poser de questions. Le "court vingtième siècle" fut celui de la boucherie de 14, d'Auschwitz et d'Hiroshima, le vingt et unième siècle sera celui de Tchernobyl et de Fukushima. La première a précipité la chute du totalitarisme soviétique, la seconde signe la fin d'un capitalisme avide et arrogant. Depuis le 11 mars, nous sommes entrés dans une autre ère, celle de la nécessaire conversion écologique de nos modes de production, de nos modes de vie et de consommation.

    Est-ce indécent de demander un débat public sur la sortie du nucléaire, maitrisée, progressive, sur vingt à vingt-cinq ans ? Est-ce indécent de proclamer notre solidarité aux victimes japonaises du tsunami mais aussi aux "liquidateurs" qui luttent courageusement contre la menace nucléaire ? Est-ce indécent d'alerter sur les conséquences à court, moyen et long terme de la catastrophe en cours ? Qu'est ce que l'indécence ? C'est ce qui, à la fois, blesse la pudeur et ce qui est contraire aux convenances et à la bienséance.

    Dans le premier cas, l'indécence est dans la façon dont le gouvernement, le président, la droite, mais aussi une grande partie de la gauche, se sont comportés en VRP d'Areva et d'EDF, "privilégiant la santé de l'industrie nucléaire à celle des Français" selon l'expression du réseau Sortir du nucléaire.

    Dans le second cas, si nous avons bousculé la convenance et la bienséance de Mesdames Lauvergeon et Kosciusko Morizet, de Messieurs Besson et Proglio et de tous les thuriféraires de la prolifération nucléaire civile et militaire, alors nous voulons bien être taxés d'indécence et nous le revendiquons.

    Quand pourrons-nous débattre du nucléaire, s'il est interdit de le faire dans l'urgence et à tout autre moment ? Alors que la centrale de Fukushima se fissure de toute part, l'industrie nucléaire française devrait-elle rester une forteresse intouchable ? Nous n'acceptons pas que la démocratie soit priée de s'arrêter aux portes d'Areva et d'EDF.

    ÉCŒUREMENT

    Ce n'est pas l'indécence, mais l'écœurement quand des politiques aveugles devant la réalité nucléaire, inventent des débats sur l'identité nationale hier, sur l'islam aujourd'hui, afin de stigmatiser des populations et de diviser les Français et refusent que l'opinion publique puisse avoir le droit au débat sur une question politique majeure, aux conséquences incalculables pour les générations futures.

    Ce n'est pas l'indécence, mais l'écœurement, devant un président qui pleure des larmes de crocodiles sur les souffrances du peuple Japonais… Tout en insinuant que la technologie française est bien meilleure que la sécurité japonaise. Pour lui, comme pour l'oligarchie nucléaire, la santé des personnes n'est qu'une variable d'ajustement. C'est en tout cas ce que laisse entendre le rapport de François Roussely qui considère que "la seule logique raisonnable ne peut pas être une croissance continue des exigences de sûreté".

    Enfin, je le dis avec une profonde tristesse : je suis écœuré par l'attitude d'une grande partie de la principale formation de la gauche, le Parti socialiste, qui fait non seulement profil bas dans cette affaire mais qui marginalise tous ceux qui en son sein s'élèvent pour dénoncer le consensus nucléaire.

    Si nous voulons être dignes du peuple japonais, si nous voulons lui rendre hommage, c'est en tentant d'éviter que se renouvelle ce qui vient de se passer ; c'est en demandant l'arrêt des centrales vieillissantes, comme celle de Tricastin, de celles installées sur des sites dangereux, comme Fessenheim, ou à proximité d'une région de douze millions d'habitants, comme Nogent ; c'est en programmant l'arrêt progressif du nucléaire, comme l'ont fait en toute sérénité nos voisins allemands, en investissant massivement dans les énergies renouvelables.

    Faute d'avoir su "penser l'impensable", qui relève de la "honte Prométhéenne", au sens que lui donnait le philosophe Günther Anders, dans L'obsolescence de l'homme, nous allons devoir apprendre l'humilité et retrouver le sens de la limitation dans notre entreprise de pillage de la planète ; parce que nous n'avons qu'un seul monde.

    Rendre justice aux victimes de Tchernobyl , à celles de Fukushima aujourd'hui et d'Hiroshima hier, c'est tout faire pour mettre un terme à une énergie dangereuse pour l'humanité et éviter ainsi la seule indécence réelle : celle des victimes de demain.


    Noël Mamère, député Europe Ecologie-Les Verts, Le Monde, 23/03/2011


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  • La catastrophe de Fukushima a fait réfléchir le PS: même Martine Aubry évoque la sortie du nucléaire! Enfin!!!

    partie 1

    partie 2

     

     

     


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  • Des signaux préoccupants sont apparus de nouveau à la centrale atomique de Fukushima-Daiichi, durement touchée par la catastrophe. De la fumée s'est échappée pendant un certain temps du réacteur n°3, lequel contient du MOX, une substance hautement radioactive. De la fumée continuait dans la soirée de s'échapper également du réacteur n°2.

    En outre, le coeur du réacteur n°1 est en surchauffe et la température y atteint dans les 380 à 390° Celsius, a déclaré Sakae Muto, vice-président de Tokyo Electric Power (Tepco), l'exploitant de la centrale.

    Reuters, 22/03/2011, 16h00

    La situation restait inquiétante mardi à la centrale nucléaire de Fukushima. Des émissions radioactives dont on ignore la source exacte s'échappent toujours de la centrale endommagée par le séisme et le tsunami du 11 mars. «Nous continuons à constater de la radioactivité sur le site (...) et la question est de savoir exactement d'où elles viennent», a dit James Lyons lors d'une conférence de presse au siège de l'Agence internationale de l'énergie atomique à Vienne.

    20 minutes, 22/03/2011, 20h00


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  • Ce dimanche matin 20 mars, plusieurs médias français se sont fait l’écho d’informations selon lesquelles « des traces de radioactivité ont été mesurées dans certains produits alimentaires provenant de villes proches de la centrale de Fukushima Daiichi ». Les niveaux de contaminations seraient sans danger.

    Ces informations sont erronées.

    Des résultats d’analyses sur les denrées alimentaires sont enfin disponibles (les denrées type épinards ou salades reçoivent des dépôts radioactifs depuis plus d’une semaine). Bien qu’ils restent très (trop !) parcellaires, ils attestent toutefois de l’importance des dépôts radioactifs.

    - Des niveaux de contamination très élevés – et non pas des traces de radioactivité – ont été mesurés dans des épinards : de 6 100 Bq/kg à 15 020 Bq/kg pour l’iode 131, avec une moyenne de 10 450 Bq/kg.

    - Les lieux de prélèvements ne sont pas situés dans des villes proches de la centrale de FUKUSHIMA DAIICHI : il s’agit de 7 villes de la Préfecture d’IBARAKI (voir la carte de localisation des prélèvements) situées à 100 km environ au sud de la centrale.

    - Il suffit qu’un enfant de 5 ans ingère 10 000 Bq d’iode 131 pour qu’il atteigne la limite annuelle maximale admissible de 1 mSv. Pour les enfants de moins de 2 ans, la limite de dose est atteinte avec l’ingestion d’environ 5 500 Bq (soit une activité nettement inférieure à celle contenue dans les épinards de la préfecture d’Ibaraki).

    - Les aliments contaminés (produits à risque comme les légumes à feuille, le lait et les fromages frais) doivent être retirés de la consommation. Ils ne sont pas "sans danger". Bien sûr, il ne s'agit pas de fortes doses de rayonnements et de risque immédiat. Rien à voir avec les niveaux d'exposition des équipes qui interviennent sur la centrale de Fukushima. Il n'en demeure pas moins que des mesures de protection sont indispensables : la contamination du fait de l'ingestion d'aliments contaminés s'ajoute à l'inhalation de gaz et d'aérosols radioactifs et à l'irradiation par les panaches radioactifs et par les dépôts au sol.

    Criirad, 20/03/2011 


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