• La France était dans le viseur de l’Etat islamique bien avant les frappes en Syrie

     

    Le Monde.fr | 19.11.2015

    « Pourquoi Paris ? », se demande ce jeudi l’éditorialiste du Monde Alain Frachon dans une analyse consacrée aux attentats du 13 novembre. Il rappelle que pour « justifier » la barbarie de leurs actes, les kamikazes du Bataclan ont évoqué auprès des otages et des victimes « ce que votre président fait en Syrie ». « On est là pour venger nos familles et nos proches de l’intervention française en Syrie », ont-ils expliqué, selon le témoignage de l’un des rescapés recueilli par L’Humanité.

    Mais de là à dire qu’il y a un lien direct entre les frappes françaises sur l’EI en Syrie et l’action des terroristes à Paris et Saint-Denis, et que ce sont les premières qui auraient constitué « le » déclencheur de la seconde, il y a un grand pas. Un rappel chronologique montre l’escalade des tensions entre Paris et l’Etat islamique au cours des dernières années. Il fait aussi apparaître des tentatives d’attentats bien avant l’engagement français en Syrie.

    1. Des attentats sans doute préparés avant les frappes françaises

    La première intervention des chasseurs français contre les positions de l’Etat islamique en Syrie date du 27 septembre 2015. Soucieuse de ne pas aider indirectement le régime de Bachar Al-Assad, la France, qui fournissait des armes aux groupes rebelles syriens, s’était refusé à intervenir militairement contre le groupe djihadiste sur le territoire syrien jusqu’au revirement de François Hollande lors de sa conférence de presse de rentrée, le 7 septembre.

    Il s’est donc écoulé 67 jours entre la déclaration de guerre de la France à l’EI en Syrie et les attentats du 13 novembre. C’est probablement trop peu pour laisser aux terroristes le temps de planifier des opérations de cette ampleur. Surtout si l’on peut confirmer l’information selon laquelle l’un des terroristes, portant un passeport syrien, est entré en Europe par la Grèce le 3 octobre.

    Les attaques à Paris et Saint-Denis étaient donc très vraisemblablement préparées depuis une date bien antérieure à l’intervention française en Syrie.

    2. La France officiellement ciblée depuis un an

    Toutefois, la France intervenait déjà en Irak avec la coalition internationale contre le groupe Etat islamique depuis le 19 septembre 2014. C’est à la suite de cet engagement que l’EI a pour la première fois ciblé publiquement la France et les Français dans un message du porte-parole Abou Mohammed Al-Adnani diffusé en plusieurs langues le 22 septembre :

    « Si vous pouvez tuer un incroyant américain ou européen – en particulier les méchants et sales Français – ou un Australien ou un Canadien, ou tout (…) citoyen des pays qui sont entrés dans une coalition contre l’Etat islamique, alors comptez sur Allah et tuez-le de n’importe quelle manière. »

    La veille, un groupe djihadiste affilié à l’EI avait enlevé en Algérie le Français Hervé Gourdel. Celui-ci avait été exécuté le 24 septembre, après le refus de la France de céder à l’ultimatum de cesser ses frappes en Irak.

    En janvier 2015, Amedy Coulibaly a revendiqué l’attentat de Montrouge et la prise d’otages de l’Hyper Cacher au nom de l’Etat islam

    3. Des menaces bien antérieures

    Le groupe Etat islamique, qui a proclamé son « califat islamique » entre l’Irak et la Syrie le 29 juin 2014, projetait déjà de frapper les intérêts français bien avant d’être ciblés par l’armée française.Investi depuis au moins 2010 dans une vaste opération de recrutement de djihadistes occidentaux, notamment français, l’EI avait inspiré une tentative d’attentat sur le sol français avant que Paris n’intervienne en Irak : le 5 juillet 2014, Mohamed O., originaire de Créteil (Val-de-Marne), avait été interpellé par la DGSI alors qu’il projetait un attentat en France, après avoir effectué un séjour dans un camp d’entraînement de l’EI en Syrie.

     

    De même, le djihadiste français Mehdi Nemmouche n’avait pas attendu l’intervention de la Belgique en Irak (en septembre 2014) avec la coalition internationale pour commettre son quadruple assassinat au Musée juif de Bruxelles le 24 mai 2014.

    4. Une portée symbolique forte

    Si l’EI frappe notre pays, ce n’est donc pas uniquement en réponse à une agression militaire. Dans son analyse, Alain Frachon cite plusieurs autres explications :

    • S’en prendre à l’Occident permet à l’organisation de « faire diversion » alors qu’elle est mise en difficulté sur le terrain et a besoin de continuer « susciter des vocations » ;
    • s’en prendre à la France revient à attaquer l’un des symboles mondiaux de la démocratie, vue comme une idolâtrie « qui repose sur la déification du peuple » ;
    • s’en prendre à Paris, « capitale des abominations et de la perversion », c’est frapper l’un des totems de la supposée « décadence morale » à laquelle l’EI a déclaré la guerre ;
    • s’en prendre au Bataclan c’est, selon le message de revendication de l’EI, viser « des centaines d’idolâtres dans une fête de perversité », même si le mode de vie n’est sûrement pas la première cible des djihadistes.

    http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/11/19/la-france-etait-dans-le-viseur-de-l-etat-islamique-bien-avant-les-frappes-en-syrie_4813680_4355770.html

     

     

     

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  • interview de Paul Veyne sur France Culture


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  • Lors d'une projection de son film Ne vivons plus comme des esclaves à Hénin-Beaumont, Yannis Youlountas a convié l'Église de la Très Sainte Consommation (ETSC) à donner un spectacle. Qui a battu le pavé militant du Nord ces dernières années a sûrement croisé ce curé en soutane orné d'une chaîne en or qui brille, d'un bandeau Nike, de bagouzes démesurées et d'un pendentif € fondu dans un lingot ; cette bourgeoise illuminée en Chanel rose, collier de perles et froufrous façon 16eme ; cet avocat d'affaires sinistre mais confiant... appelant à la résignation, à la suppression du code du travail, à la dérégulation financière, au profit immédiat et à l'asservissement des travailleurs.
    L'ETSC est un collectif de théâtre de rue. Ou plutôt un collectif militant. A moins que ce ne soit un parti politique ? Ou bien une troupe comique ?

    http://blogs.mediapart.fr/blog/le-monde-libertaire/121014/rencontre-leglise-de-la-tres-sainte-consommation



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  • Le Monde, 26/06/2012

    La justice allemande a estimé que la circoncision d'un enfant pour des motifs religieux était une blessure corporelle passible d'une condamnation, suscitant mardi 26 juin un tollé de la communauté juive qui y voit une atteinte à la liberté religieuse.

    Dans un jugement qui devrait faire jurisprudence, le tribunal de grande instance de Cologne a estimé que "le corps d'un enfant était modifié durablement et de manière irréparable par la circoncision", indique un communiqué. "Cette modification est contraire à l'intérêt de l'enfant qui doit décider plus tard par lui-même de son appartenance religieuse", précise ce jugement qui n'interdit pas cet acte à des fins médicales.

    DROIT D'UN ENFANT À SON INTÉGRITÉ PHYSIQUE

    "Le droit d'un enfant à son intégrité physique prime sur le droit des parents", estime le tribunal. Les droits des parents en matière d'éducation et de liberté religieuse ne sont pas bafoués s'ils attendent que l'enfant soit en mesure de décider d'une circoncision comme "signe visible d'appartenance à l'islam", poursuit le tribunal.

    En Allemagne, la circoncision concerne presque uniquement les juifs et les musulmans. Plusieurs milliers de garçons la subissent chaque année, à la demande de leurs parents. Dans la religion juive, l'intervention est pratiquée le huitième jour du nouveau-né mâle.

    Le Conseil central des juifs d'Allemagne a vivement réagi à cette décision judiciaire, estimant qu'il s'agissait d'"une intervention gravissime et sans précédent dans les prérogatives des communautés religieuses". "La circoncision des nouveaux-nés garçons est un élément essentiel de la religion juive et est pratiquée depuis des milliers d'années partout dans le monde", a insisté le président du Conseil, Dieter Graumann. Ce dernier a exigé que les députés allemands légifèrent sur la question pour éviter des atteintes à la liberté religieuse.

    UNE BASE LÉGALE POUR LES MÉDECINS

    La communauté musulmane, qui compte plus de 4 millions de membres, n'avait pas réagi mardi en fin de journée. Cette décision judiciaire est "extrêmement importante pour les médecins car ils ont pour la première fois une base légale sur laquelle s'appuyer", a assuré un expert en droit, Holm Putzke, dans le Financial Times Deutschland.

    La justice allemande avait été saisie du cas d'un médecin généraliste de Cologne qui avait circoncis un petit garçon de 4 ans à la demande de ses parents musulmans. Or quelques jours après l'intervention, l'enfant avait dû être admis aux urgences pour des saignements. Le parquet de la ville avait alors engagé des poursuites contre le médecin. Ce dernier avait été relaxé en première instance puis en appel, le tribunal arguant du fait qu'à l'époque des faits il n'était pas en mesure de déterminer s'il agissait illégalement.

    Selon des estimations de l'Organisation mondiale de la santé, 30 % des garçons de moins de 15 ans sont circoncis. Aux Etats-Unis par exemple, cette intervention est presque systématique, au nom de l'hygiène autant que du conformisme social.

     


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  • Après 12 ans de Chirac et 5 ans de Sarkozy, enfin un président de gauche!


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  • VOTEZ!

    Par NICOLAS DEMORAND Directeur de Libération

    Rien n’est fait ni acquis. Rien. Maintenant que la campagne officielle est close, que radios et télévisions n’ont plus le droit de parler de politique, démarre le moment le plus important. Celui où les indécis finissent par décider. Où les abstentionnistes potentiels changent d’avis et se rendent aux urnes pour exprimer finalement un choix. Celui de la décantation démocratique après une campagne d’entre deux tours qui aura été marquée par un climat de violence verbale et parfois physique, à l’encontre notamment des journalistes. A droite, Nicolas Sarkozy a entretenu la stratégie de la tension, emmenant son camp dans la transgression de ses valeurs fondatrices. Quelle que soit l’issue du scrutin, le paysage politique en restera profondément, durablement et dangereusement transformé. A gauche, François Hollande a fait la démonstration qu’une autre vision de la politique, une autre conception de l’Etat, une autre politique européenne étaient non seulement possibles mais à portée de main. Et que la justice, pour finir, devait être la vertu cardinale des sociétés comme les nôtres, en crise profonde et en colère. Votez, donc.

    Et faites voter autour de vous pour transformer la fragile et anesthésiante virtualité sondagière en réalité politique. Pour mettre un terme à cinq années qui auront figé le pays dans ses peurs, attisé le poison du ressentiment et dressé les Français les uns contre les autres. Pour exercer pleinement cette immense parcelle de souveraineté qui donne à chacun le droit et le pouvoir enchanteur de déterminer l’avenir.


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  • Le grand résistant est décédé mardi soir

    Raymond Aubrac, l'un des derniers cadres de la Résistance, est mort mardi soir à l'âge de 97 ans à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce, a indiqué mercredi matin sa fille à l'AFP.

    Co-fondateur du mouvement «Libération Sud», Raymond Aubrac était l'une des dernières personnalités de la Résistance à avoir connu Jean Moulin. Il était le dernier survivant des chefs de la Résistance réunis et arrêtés en juin 1943 à Caluire (Rhône) avec le chef du Conseil national de la Résistance (CNR).

    Sa femme Lucie Aubrac, elle aussi héroïne de la Résistance, est morte en 2007 à l'âge de 92 ans.

    En 1947 et 1950, il avait été témoin à charge lors des deux procès du résistant René Hardy (décédé en 1987), accusé d'avoir livré Jean Moulin à la Gestapo et acquitté au bénéfice du doute.

    De son vrai nom Raymond Samuel, il était resté un citoyen très actif et avait notamment été ovationné en février 2008 après un discours défendant la laïcité, lors du meeting de campagne de Bertrand Delanoë pour les municipales.

    (AFP)


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