• * "Après un fléchissement durant l'été,  les ventes de voitures particulières neuves en France ont reculé de 7,3% en octobre, alors que les constructeurs ont d'ores et déjà annoncé réductions de production et chômage partiel. (...) L'Espagne a annoncé lundi un effondrement de 40% des ventes de voitures en octobre. " (AFP)

    Cette information devrait nous réjouir, puisque moins de bagnoles équivaut à moins de pollution. Malheureusement, ce recul entraîne automatiquement du chômage partiel, et bientôt des employés perdront définitivement leur travail. C'est une nouvelle démonstration de l'absurdité de notre mode de développement: pour que les gens puissent travailler et vivre décemment, ils sont obligés de s'auto-intoxiquer...

    * Un peu moins de merde dans nos cerveaux, ça fait du bien :

    " Crise financière, brutal ralentissement économique, baisse de la consommation des ménages : depuis quelques semaines, les signaux inquiétants se multiplient pour les entreprises. Face à des lendemains qui s'annoncent difficiles, celles-ci sont contraintes de passer au crible leurs projets d'investissements. En particulier, la publicité et le marketing, premiers budgets à être mis sur la sellette lorsque la conjoncture s'obscurcit. Reporter une campagne de promotion ou tout simplement s'en passer constitue en effet une mesure facile et rapide à prendre. Dans ce contexte, les prévisions du marché publicitaire sont revues à la baisse." Laurence Girard (qui n'a bien sûr pas donné ce titre), Le Monde

    * Un article  sur la suppression de 3000 postes dans les Réseaux d'Aide Spécialisés aux Enfants en Difficulté:

    "Sylvie Hue et Brigitte Thily, toutes deux enseignantes à l'école primaire, travaillent à Paris dans un réseau d'aides spécialisées aux élèves en difficulté (Rased). Dans le jargon de l'éducation nationale, elles sont "maîtres G", c'est-à-dire rééducatrices, et s'occupent des élèves qui connaissent des difficultés d'adaptation à l'école.

    Depuis la fin septembre, elles sont indignées par la décision du ministre de l'éducation, Xavier Darcos, d'amputer ces réseaux d'aides de 3 000 postes sur un total de 11 000. La mesure passe d'autant moins bien que M. Darcos avait, en amorçant en octobre 2007 sa réforme de l'enseignement primaire, promis de "mettre le paquet" pour "diviser par trois l'échec scolaire lourd" en primaire d'ici à la fin de la législature.

    Le lundi 3 novembre a été pour elles une sorte de veillée d'armes, en attendant le rassemblement prévu, mardi 4, devant l'Assemblée nationale, lors de l'examen en séance publique des crédits 2009 de l'enseignement scolaire. Destinée à défendre les Rased, la manifestation, organisée par trois associations de maîtres spécialisés, est soutenue par les syndicats d'enseignants du primaire. "Plus de 94 000 personnes" ont, selon le syndicat SNUipp-FSU, signé la pétition "Sauvons les Rased" mise en ligne le 12 octobre sur son site.

    Sur les 13 500 postes que le ministère de l'éducation a prévu de supprimer en 2009, 3 000 le sont par la réaffectation dans des classes normales de maîtres spécialisés. Ces derniers, jusqu'à présent, travaillent auprès de petits groupes d'élèves, dans plusieurs écoles, en plus du maître de la classe et pendant le temps scolaire.

    Depuis l'annonce de cette décision, le 26 septembre, lors de la présentation devant le conseil des ministres du projet de loi de finances pour 2009, les protestations montent. M. Darcos les met sur le compte de mauvaises interprétations, et récuse toute idée de "suppression" d'emplois : les maîtres spécialisés "seront sédentarisés là où l'on a précisément besoin d'eux, et travailleront dans des équipes pédagogiques permanentes", a-t-il indiqué le 29 octobre à l'Assemblée nationale.

    APPEL À LA GRÈVE

    Selon le ministère, les deux heures hebdomadaires d'aide individualisée aux élèves en difficulté, instaurées grâce à la suppression des cours du samedi matin et dispensées par les maîtres, rendraient inutile l'intervention des Rased. Celle-ci est ailleurs critiquée pour sa dimension "psychologisante ou médicalisante".

    Mais les professionnels considèrent que la nouvelle aide personnalisée ne peut se substituer à l'action des personnels spécialisés. "Ce ne sont pas seulement des postes qui vont disparaître, c'est un métier !", s'exclame Brigitte Thily. "Notre force, ajoute-t-elle, ce sont les approches complémentaires."

    Les intervenants en Rased se rangent en trois catégories : les "maîtres E", qui s'occupent de pédagogie, s'adressent aux élèves qui ont du mal à entrer dans les apprentissages ; les "maîtres G", appelés "rééducateurs" ; et les psychologues scolaires. Tous ont reçu une formation supplémentaire, sanctionnée par un examen spécifique.

    La perspective de suppression des Rased est l'un des motifs de l'appel à la grève des principaux syndicats du primaire le 20 novembre."

    Luc Cédelle, Le Monde

    * le morceau du jour: The Rising / Bruce Springsteen

    "Bruce Springsteen, auteur du célèbre Born in the USA, a enflammé les  80.000 personnes lors du meeting du candidat Obama à Cleveland hier soir dans l'Ohio.

    De nombreuses personnes étaient en larmes dans la foule, lorsque le chanteur a interprété The Rising, la chanson qui ouvre tous les meetings du candidat démocrate.

    Bruce Springsteen est très populaire chez les «cols bleus». En 2004, il avait soutenu la campagne du démocrate John Kerry." Libération


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  • * Nouveau scandale dans la France de la délation

    L'histoire remonte au mois de juillet. Mme M, équatorienne, emménage avec son fils dans le Ve arrondissement de Paris. Elle se rend donc à la mairie du Ve (dirigée par Jean Tiberi) pour inscrire son fils à l'école de son quartier. «Et là, curieusement, on lui demande si elle possède un titre de séjour, document qui n'a pas à être demandé lors d'une inscription scolaire», rapporte Réseau éducation sans frontière (RESF).

    Fin août, Mme M. reçoit une première convocation au commissariat. Inquiète, elle ne donne pas suite. Fin octobre, nouvelle convocation au commissariat, et cette fois la raison est donnée. "Motif : suite à l'inscription de votre enfant à l'école et votre situation alors irrégulière en France."

    Pour le collectif RESF, cela ne fait aucun doute : «Ce sont les services de la Mairie du Ve qui ont dénoncé la situation de Mme M. à la police.» Et ce ne serait pas une première selon Brigitte Wieser, porte-parole de RESF interrogée par Libération, qui rappelle que «des dénonciations de ce genre sont assez fréquentes dans les villes de province... On a déjà vu par exemple des sans-papiers arrêtés à leur sortie de l'hôpital !»

    «Les droits fondamentaux sont bafoués: si un sans-papiers ne peut même plus avoir accès aux soins ou même inscrire son enfant à l'école, c'est vraiment grave» s'indigne Brigitte Weiser, rappelant que «les rafles sont également de plus en plus fréquentes sur les lieux de travail... Du coup, on arrête les sans-papiers les plus intégrés dans la société!» Et de reprendre l'exemple de Mme M. Elle avait déposé une demande de régularisation dans le cadre de son travail. Femme de ménage, «elle a un contrat de travail en bonne et due forme».

    Marie Piquemal, Libération

    * Les journalistes de France Culture ne manquent pas d'humour (je cite):

    Nicolas Sarkozy piqué au vif. La vente de la poupée vaudou à son effigie n'est pas interdite après un jugement en référé prononcé par le tribunal de Grande Instance de Paris. Selon les juges, le droit à l'image du président de la République n'est pas atteint car on reste dans "le droit à l'humour". Le chef de l'état a donc fait appel. Il été "mara-débouté".

    * Hé oui, Monsieur Sarkozy, la liberté d'expression et le droit à l'humour existent aussi dans la "patrie des droits de l'Homme." Il va falloir vous y habituez... Mais dites-moi, n'aviez-vous pas soutenu Charlie Hebdo lorsque ces derniers publièrent les caricatures de Mahomet, au nom du même droit à la liberté d'expression ?

    Bravo en tout cas, monsieur l'omni-président de la République, pour ce joli coup de pub: Nicolas Sarkozy, le manuel vaudou est en tête des ventes sur les sites d'Amazon et de la Fnac!

    * La casse de la Caisse d'Epargne par trois traders: seront-ils épargnés par la justice ?

    * le morceau du jour: Bloc Party / One month off


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  • * Les marchés (et le monde) s'en tamponnent:

    "Quelque 30.000 civils ont fui l'avancée des rebelles dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) et se sont réfugiés dans le camp de Kibati à 10km au nord de Goma, a déclaré mardi le porte-parole du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés, Ron Redmond.

    Selon M. Redmond, la situation humanitaire est chaotique dans le camp de Kibati, où la population a triplé en l'espace de quelques heures devant l'afflux de réfugiés.

    Au total près d'un million de personnes sont déplacées par les combats dans la province du Nord-Kivu, a indiqué le HCR."

    (Associated Press)

    * Jean-Luc Mélenchon était ce matin l'invité d'RTL. Intervention toujours très pertinente, notamment sur le traité de Lisbonne.

    * "La lecture du quotidien économique Les Echos vous apprendra qu'en France, plus de 7.000 foyers fiscaux "aisés" n'ont pas payé d'impôt sur le revenu en 2007. Pas un sou en provenance de gens qui disposaient pourtant l'an dernier d'un revenu fiscal de référence supérieur à 97.500 euros, autant dire 100.000 : c'est beaucoup plus simple. A l'origine de cette situation : la dernière réforme du barème de l'impôt, et l'effet des niches fiscales dont le Parlement enrichit (...) régulièrement la liste. Dans notre pays, les 100 contribuables qui allègent le plus leur charge fiscale au moyen de ces "niches" réalisent chacun une économie moyenne d'un million 130.000 euros." Frédéric Pommier, France Inter

    * " Publié lundi par le quotidien italien La Repubblica, le texte de soutien à l'auteur de Gomorra Roberto Saviano menacé de mort par la camorra napolitaine, a recueilli 111 000 signatures en deux jours.

    Six prix Nobel, dont l'écrivain turc Orhan Pamuk, le dramaturge italien Dario Fo et l'auteur allemand Günter Grass ont publié lundi en Une du quotidien italien La Repubblica une pétition de soutien à Roberto Saviano, menacé de mort par une faction de la camorra napolitaine.

    Le texte, qui rappelle à l'Etat italien son devoir de protection de l'auteur de Gomorra (Gallimard), a recueilli en deux jours plus de 111 000 signatures et l'appui de nombreux intellectuels dont les écrivains Jonathan Franzen, Javier Marias, Martin Amis ou encore José Saramago, et des hommes politiques comme Walter Veltroni, chef du Parti démocrate italien.

    Roberto Saviano, qui vit caché depuis deux ans sous la protection de gardes du corps, a annoncé mercredi 15 octobre son souhait de quitter l'Italie avant Noël." Livreshebdo.fr

    http://www.repubblica.it/speciale/2008/appelli/saviano2/index.html

    * le morceau du jour: Halo / Bloc Party


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    ... votre boîte aux lettres n'en sera que plus belle!


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  • * Une action d'ATTAC qui me redonnerait bien envie d'adhérer à nouveau à l'assoc:

    "Une vingtaine de militants du mouvement Attac ont fait irruption à la Bourse de Francfort pour dénoncer le fonctionnement des marchés financiers, a constaté un journaliste de Reuters.

    L'incident a duré quelques minutes. Les manifestants ont réussi à déployer une banderole aux couleurs de l'association altermondialiste sur l'écran géant diffusant l'évolution de l'indice DAX.

    Trois agents de sécurité ont rapidement évacué les fauteurs de trouble, qui portaient des banderoles appelant à "désarmer les marchés financiers" ou soulignant que "nos vies et l'environnement valent plus que vos actions".

    Selon un trader, qui a dénombré entre 20 et 25 manifestants, les protestataires ont répandu des milliers de tracts au sol avant de partir.

    Dans un communiqué réclamant la fermeture du "casino boursier", l'organisation Attac écrit que "la crise financière est un symptôme d'un mal plus profondément enraciné: celui d'un système économique qui même lorsqu'il fonctionne correctement subordonne tous les objectifs sociaux à la valeur pour les actionnaires et aux profits des investisseurs, au détriment des emplois, de l'égalité sociale et de la protection de l'environnement".

    Kai Pfaffenbach, version française Henri-Pierre André (Reuters)


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  • * Pour les marchés, l'Etat et l'argent public sont là pour sauver le système, pas pour le réformer. Les Bourses font le pari que les grandes déclarations d'aujourd'hui, n'engageront plus grand monde demain. Que le rêve d'une nouvelle régulation mondiale de la finance restera une bonne blague que les banquiers aimeront se raconter dans quelques années. Aujourd'hui, elles font profil bas, juste le temps de se faire oublier.

    Grégoire Biseau, Libération

    D'après un rapport de l'ONU sur "l'Etat des villes du monde":

    Depuis cette année, plus de la moitié de l'humanité vit en ville. Près de 700 villes nouvelles, hébergeant plus de 250 millions d'habitants, se sont créées depuis les années 1990. Des mégapoles de plus de 20 millions d'habitants se forment : après Tokyo et Mexico viendront bientôt Bombay, Dacca, Sao Paulo, Karachi... Pour l'ONU, "le XXIe siècle est le siècle des villes", et cette urbanisation du monde bouleverse les équilibres économiques, sociaux et écologiques de la planète.

    "Les pays en développement sont responsables de 95 % de la croissance urbaine mondiale et absorbent 5 millions de nouveaux urbains chaque mois", contre 500 000 dans les pays développés"

    "Les plus grandes villes des Etats-Unis ont des niveaux d'inégalité comparables à ceux d'Abidjan, de Nairobi ou de Buenos Aires"

    Le rapport pointe ainsi l'extrême vulnérabilité de villes comme Dacca, dont les 13 millions d'habitants sont déjà régulièrement victimes des inondations, Alexandrie, où 2 millions de personnes devraient abandonner leur logement si la mer montait de 50 cm, ou Lagos, dont la plupart des 10 millions d'habitants vivent à moins de 2 m au-dessus du niveau de la mer.

    Mesurant la contribution des villes au réchauffement climatique, le rapport indique que "ce n'est pas le degré d'urbanisation d'un pays ou la taille d'une ville qui détermine la quantité de gaz à effet de serre émise par personne", mais plus la structure de la ville, les modes et les niveaux de vie, les politiques environnementales. Ainsi, "la mégapole de Sao Paulo produit un dixième des émissions de San Diego, bien que cette dernière ait un quart de la taille de la première".

    Grégoire Allix, Le Monde

    * le morceau du jour: Les persiennes / Noir Désir


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  • * Voilà qu'Arte se prend pour TF1, en proposant un reportage sur la prostitution dans son JT de ce soir.

    * La mairie de Paris, avec à sa tête le maire socialiste Bertrand Delanoë, vient d'accepter l'installation de 1000 caméras de surveillance. Comme toujours, on s'attaque aux conséquences, mais jamais aux causes.

    Les causes de la violence aux personnes sont multiples. S'y attaquer reviendrait à "refonder" (un mot désormais cher à Sarkozy) notre système économique et social. On peut citer quelques unes de ces causes:

    - besoin de posséder (argent, mobile, vêtements de marque...) pour exister socialement

    - hyper-individualisation des comportements (et absence de projets collectifs) qui rend l'existence de l'autre moins sacrée

    - déréalisation de l'existence, dûe aux impacts innombrables des films, jeux vidéo etc. sur les consciences

    * Une liste avec toutes les tendances écologistes du pays figurera aux prochaines élections européennes. A suivre de très près donc...

    * "Bonsoir! Merci de nous retrouver dans VOTRE édition du 20h, et surtout de ME retrouver, moi, Laurence Delahousse.

    Allez, braves gens, sortez les mouchoirs, une terrible nouvelle vient de frapper notre si beau et tranquille pays, la plus tragique depuis la disparition de l'Abbé Pierre: Soeur Emmanuelle est morte. Cette femme a consacré sa vie aux plus démunis, et c'est pourquoi nous l'aimons tant. Son fidèle chien Esprit Sain a déclaré en exclusivité à notre chienne, pardon notre chaîne: "Mon Dieu! Quelle tristesse!"

    Evoquons maintenant l'autre sujet tragique du moment: la baisse du pouvoir d'achat. De nombreux Français ont dû, la mort dans l'âme, remettre à plus tard leur achat d'écran plat, et une vie sans écran plat vaut-elle la peine d'être vécue? Heureusement que notre si tranquille et fier pays regorge de belles âmes, comme Michel Edouard Leclerc ou Nicolas Sarkozy, qui se battent nuit et jour et constamment pour VOTRE pouvoir d'achat et pour que VOS rêves deviennent réalité. Soeur Emmanuelle peut reposer en paix, son combat continue...

    Bon, on nous annonce que 925 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde, alors c'est vrai que c'est pas très jouasse pour eux, mais on ne va pas s'éterniser là-dessus... ben quoi, est-ce que les crève-la-faim font partie des personnalités préférées des Français...? Non! Alors, revenons à des sujets plus sérieux s'il vous plaît, avec un reportage exclusif sur la dernière voiture de soeur Emmanuelle, une Twingo bleu WC, qui aujourd'hui a perdu encore un peu plus de son éclat d'antan..." 

    * Une dépêche AFP  ci-dessous. Je n'ai évidemment pas le droit de le faire, mais quand des journalistes font leur boulot (Isabelle Ligner en l'occurence), autant en profiter:

    Mi-septembre, le directeur général de la FAO Jacques Diouf a annoncé de nouveaux chiffres alarmants sur la faim dans le monde touchant aujourd'hui de 923 à 925 millions de personnes contre 850 millions avant la flambée des prix et les émeutes qui l'ont suivie au printemps dernier.

    Dans la foulée, M. Diouf a accusé les dirigeants du monde d'avoir ignoré les avertissements lancés par son agence onusienne sur la crise alimentaire, estimant que ce qui avait manqué pour enrayer la crise était à la fois la volonté politique et les moyens.

    Selon la FAO, l'investissement dans l'agriculture entre 1980 et 2006 est tombé de 17% à 3% alors que la population mondiale a cru pendant ce temps de 78,9 millions chaque année. Parallèlement, les biocarburants ont privé le monde de 100 millions de tonnes de céréales comme le maïs ou le blé qui pourraient servir à alimenter des Hommes, a-t-elle souligné.

    "Le fait que la faim touche près d'un milliard de personnes dans le monde oblige tous les bailleurs à revoir l'orientation de l'aide et à en diriger à nouveau vers l'agriculture vivrière qui avait été un peu négligée ces dernières années au profit des secteurs de la santé et de l'éducation", souligne Stéphane Delpierre du service d'aide humanitaire de l'Union européenne (ECHO).

    "Relancer l'activité des petits paysans et lutter avec des programmes coordonnés contre la malnutrition qui menace de mort 19 millions d'enfants, sont les deux priorités actuellement face à la crise alimentaire", renchérit Erika Wagner de la Fondation Clinton.

    "Depuis des années, nous insistons sur le manque de soutien au développement de l'agriculture du sud qui rendait la crise actuelle largement prévisible", souligne Catherine Gaudard, directrice du plaidoyer du Comité catholique contre la faim et pour le développement-Terre solidaire (CCFD).

    "Mais des fonds supplémentaires, s'ils finissent par être versés en ces temps de crise financière, ne suffiront pas", ajoute-t-elle. "Il faut des politiques commerciales cohérentes pour permettre à ces agricultures de se développer et s'appuyer sur des agricultures familiales car s'il s'agit de financer le développement d'agricultures industrielles intensives ou d'investissements étrangers cela ne répondra pas au problème".

    Pour Caroline Wilkinson, d'Action contre la Faim, "même si les programmes de relance agricoles sont extrêmement importants, l'urgence aujourd'hui est de traiter les 55 millions d'enfants qui souffrent de malnutrition".

    En août, le Programme alimentaire mondial avait de son côté annoncé la mise en oeuvre d'un programme d'aide pour lutter contre la crise alimentaire de 142 millions d'euros dans 16 pays particulièrement touchés par la faim dont l'Afghanistan, Haïti, le Liberia, le Mozambique, l'Ethiopie et la Somalie. Mais selon l'agence onusienne, l'aide alimentaire internationale est tombée en 2008 à son niveau le plus bas depuis 40 ans.

    Pour Florence Lasbennes, agronome en poste au ministère français des Affaires Etrangères sur les questions de développement de très long terme, dans le monde "le politique n'avait absolument rien à faire des 800 millions de paysans qui souffraient de la faim avant les émeutes".

    "La question est aujourd'hui, en a-t-il quelque chose à faire ?", s'interroge Mme Lasbennes, avant de poursuivre avec diplomatie: "Je préfère laisser la question en suspens".

    * le morceau du jour: Faded/ Whole lotta love / Ben Harper


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  • * L'économie réelle est touchée par la crise financière, ce qui provoquera des licenciements très nombreux partout dans le monde, et verra l'aide aux pays les plus pauvres diminuer encore.

    Cette récession généralisée se traduit par une décroissance (subie certes, mais décroissance tout de même), qui vaut toutes les tentatives de développement durable.

    * "Les Français peuvent bénir tous les jours le système de retraite par répartition, qu'on a essayé de liquider au nom des fonds de pension, basés sur les valeurs boursières... (et je plains les Britanniques aujourd'hui). Ils peuvent aussi se réjouir de leur système public de santé, qu'on a aussi essayé de privatiser, au nom des complémentaires."

    Bernard Marris, mardi 7 octobre

    * le morceau du jour: Rag and Bone / The White Stripes


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  • * Frédéric Lordon, qui va publier aux Editions Raison d'Agir un livre intitulé Jusqu'à quand ? Pour en finir avec les crises financières (intervention sur France Culture du 8 octobre, huit minutes après le début du journal):

    "Les mêmes qui nous ont fait pendant deux décennies le catéchisme du capitalisme flexibilisé, financiarisé, contre lequel il fallait être vraiment un cerveau en voie de dégénérescence stalinoïde pour opposer la même objection, les mêmes viennent nous dire des choses maintenant tout à fait différentes. "

    * le morceau du jour: Roland / Interpol

     


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