• Sacrée croissance! : La nouvelle enquête de Marie-Monique Robin (Le monde selon Monsanto, Notre poison quotidien, Les moissons du futur, Escadrons de la mort: l'école française...)

    Film diffusé mardi 4 novembre 2014 à 20h50 sur Arte.

    http://www.arte.tv/guide/fr/050584-000/sacree-croissance


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  • La fausse autorité de Valls

    Par Jean-Claude Monod

    Manuel Valls affectionne les formules offensives et offensantes. «Il faut en finir avec la gauche archaïque», déclare-t-il dans L’Obs du 23 octobre : par quelle absurdité celui qui fit près de 5% aux primaires socialistes est-il aujourd’hui en position de dicter sa vision au pays et d’effacer le mot même de « socialisme » du parti auquel il doit sa fonction ? Ce sera une grande énigme à dénouer, pour les futurs historiens du hollandisme…

    Il n’aime rien tant que les postures de fermeté : on apprend dans le Monde du 31 octobre que lors d’une réunion avec des agriculteurs 6 septembre, il se flattait d’avoir «tenu» sur le dossier controversé et douteux du barrage du Sivens. Et il ne perd pas une occasion d’apporter son soutien à la police et à la gendarmerie, même lorsqu’il y a eu mort d’homme pendant une manifestation – voir sa déclaration aussitôt après l’annonce de la mort de Rémi Fraisse.

    Ce soutien automatique n’est pas seulement une «erreur de communication», comme le disent pudiquement certains députés PS. C’est l’expression d’une vision profondément fausse de l’autorité.

    Manuel Valls souffre d’une confusion très fréquente, dénoncée par Hannah Arendt dans un texte fameux de 1959, «Qu’est-ce que l’autorité ?» (La Crise de la culture) : la confusion de l’autorité et de la force, voire de la violence.

    Or Arendt marquait non seulement l’irréductibilité mais l’opposition entre autorité et violence : un Etat qui recourt à la violence contre ses citoyens est un Etat dont l’autorité s’effondre ou s’est effondrée, et d’ailleurs l’emploi de la force ne fait bien souvent que rendre plus manifeste sa perte d’autorité : la révolution ukrainienne ou la chute des autocraties miliaires lors des « révoltes arabes » en 2011 l’a encore illustré.

    Apporter son « soutien » à la police après la mort d’un manifestant n’est pas une façon de soutenir l’autorité de l’Etat républicain, c’est l’expression d’une confusion coupable entre l’autorité et la violence.

    http://liberationdephilo.blogs.liberation.fr/mon-blog/2014/10/la-fausse-autorit%C3%A9-de-valls.html


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