• Quel avenir pour l'agriculture ? Reportage et débat sur France Culture

    Voyage en Saône et Loire pour tenter de comprendre le malaise des agriculteurs français.

    Effondrement des revenus des producteurs laitiers, baisse du cours de la viande, incompréhension des mesures européennes, les sujets d'inquiétude ne manquent pas dans le milieu agricole au moment où on s'apprête à redéfinir les contours de la Politique agricole commune, dont la nouvelle version entrera en vigueur en 2014.

    Présenté par Lise Jolly, ce reportage de Marie-Pierre Vérot nous emmène dans l'exploitation d'Armand Verniau, à Saint-Eugène. Un producteur de viande bio, de boeufs charolais notamment. Avec une centaine de vaches qui allaitent leurs petits et une cinquantaine de moutons.


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  • Depuis quand est-on sanctionné dans notre beau pays pour fait de grève ?

    5 joueurs français de l'équipe nationale de football passent aujourd'hui en commission de discipline pour avoir fait grève. Qu'ils touchent des salaires ahurissants (que personne d'ailleurs ne remet en cause) est une chose. Mais doivent-ils pour autant être privés du droit le plus élémentaire du travail, celui de faire grève ?


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  • 2010, le monde oppressé par le temps

    Les six premiers mois de l’année ont été les plus chauds depuis plus d’un siècle, mais il est trop tôt pour relier les violentes moussons asiatiques et la canicule russe au réchauffement climatique.

    SYLVESTRE HUET, Libération

    Le climat planétaire se réchauffe et produit des événements extrêmes comme la canicule russe et une mousson dévastatrice en Asie (Pakistan, Inde, Chine), démontrant une nouvelle fois, et de manière dramatique, la vulnérabilité des sociétés humaines devant les colères de dame Nature. A croire que le ciel participe au complot dénoncé par Claude Allègre.

    Les signes de la poursuite du réchauffement engagé depuis un demi-siècle sont nombreux. La température moyenne de la planète montre, selon les relevés et analyses de l’équipe de James Hansen au Goddard Institute for Space Studies (Nasa), que les six premiers mois de l’année 2010 détiennent le record de chaleur depuis cent trente ans. La hausse du niveau marin global, mesuré par satellite depuis 1992 avec une précision diabolique, se poursuit inexorablement. En cause ? La dilatation des eaux de surface du fait de leur réchauffement et la fonte des glaciers continentaux (montagnes et calottes polaires). La banquise arctique va, pour la quatrième année consécutive, passer sous la barre des 4 millions de km2 d’ici quelques jours. Alors qu’elle n’était jamais descendue sous cette limite entre 1978 et 2006, la période où nous disposons d’observations quotidiennes par satellites. Or, insiste Bernard Legras, chercheur au Laboratoire de météorologie dynamique, «nous ne sommes qu’au tout début du changement climatique provoqué par nos émissions de gaz à effet de serre. Il va s’amplifier de manière considérable».

    Catastrophes en série : La faute au réchauffement ?

    Prudent et pédagogue, Bernard Legras souligne qu’il est encore très difficile «d’attribuer tel ou tel événement, surtout extrême, au changement en cours. D’ici quinze ou vingt ans, cela deviendra évident». Seule la répétition accélérée des événements extrêmes signalera qu’ils trouvent l’origine de leur fréquence accrue dans le changement climatique. En revanche, les projections à plusieurs décennies montrent que les épisodes caniculaires seront plus fréquents, par exemple en Europe ou en Russie, au fur et à mesure que la température moyenne va croître. «La canicule russe de 2010 préfigure donc des événements similaires plus fréquents d’ici quelques décennies», explique-t-il.

    Pour la mousson asiatique, les désaccords entre modélisations ne permettent pas encore d’arriver à une conclusion. Si certaines simulent des moussons asiatiques plus fortes dans l’avenir, avec des épisodes très intenses plus fréquents, d’autres ne parviennent pas aux mêmes résultats. Mais, espère Bernard Legras, «les progrès des modèles à représenter les phénomènes de convection atmosphérique et la puissance accrue des ordinateurs devraient nous permettre de savoir, d’ici quelques années, quelles seront les évolutions des moussons futures».

    La canicule russe et l’intense mousson asiatique sont-elles liées 

    «Oui, répond le météorologue Christophe Cassou, du CNRS. Le blocage anticyclonique sur la Russie, la phase la Niña dans le Pacifique tropical et les températures élevées dans l’océan Indien se conjuguent pour provoquer cette mousson intense et les fortes pluies sur la Chine en contraignant la circulation atmosphérique.» Pourtant, tout n’est pas compris dans cette année 2010, très «atypique». Ainsi, les températures de surface très élevées de l’Atlantique tropical, au large de l’Afrique de l’Ouest, auraient dû provoquer une saison cyclonique exceptionnelle et une mousson africaine elle aussi très forte. Pour l’instant, ces deux phénomènes ne sont pas observés.

    Quelles leçons politiques tirer de ces épisodes climatiques ?

    La principale semble être que la vulnérabilité des sociétés aux aléas climatiques reste très élevée, voire s’accroît. L’économiste Stéphane Hallegatte, du Centre international de recherche sur l’environnement et le développement, souligne que la canicule russe et ses conséquences diverses - incendies, pollution urbaine, chute de la production de céréales, mortalité en hausse dans les villes touchées - sont certes des conséquences directes de la sécheresse et des températures élevées, mais qui proviennent surtout d’une combinaison de ces facteurs naturels avec l’incapacité des sociétés à les prévenir et à y faire face. «Les incendies des tourbières autour de Moscou sont également la conséquence de leur exploitation, comme les incendies de forêts sont à relier à leur mauvaise gestion

    Au Pakistan, l’explosion démographique s’est traduite par une urbanisation anarchique dans les zones inondables et donc au désastre de millions de sinistrés. Mais, rappelle Hallegatte, «l’exemple de la gestion du cyclone Katrina à la Nouvelle-Orléans a montré que les Etats-Unis n’étaient pas capables de gérer l’évacuation de 500 000 personnes de manière correcte. Il sera difficile de diminuer la vulnérabilité aux aléas climatique créée par des évolutions démographiques et économiques non maîtrisées. Même un pays riche comme la France n’arrive pas à s’interdire la construction en zones dangereuse et inondable. Il va y avoir une aide internationale d’urgence au Pakistan, mais on est incapable de développer une politique de prévention réelle. Les catastrophes vont donc se succéder…»

    La chute de la production de blé russe fait dire à l’agronome Bernard Seguin, de l’Institut national de recherche agronomique, que les analyses du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) sont peut être trop optimistes sur ce point. «Les prévisions d’augmentation des rendements agricoles en Russie sont fondées sur les températures moyennes et la teneur accrue en gaz carbonique. Mais elles ne tiennent pas compte de l’impact des années de sécheresse et de canicule.»

    Stéphane Hallegatte rappelle que les épisodes de sécheresse en 2003 en Europe de l’Ouest, puis en 2007 en Australie ont joué un rôle important dans l’envolée des prix du blé et la crise alimentaire qu’elle a déclenchée. La question agricole met en lumière les connexions entre climat et géopolitique : «La hausse brutale du prix du blé sur les marchés internationaux à la suite de la décision du Kremlin d’interdire l’exportation montre que ce sont des populations parmi les plus pauvres et pas directement touchées par l’événement climatique qui risquent d’en payer le prix le plus élevé. Cette exportation du choc climatique à longue distance montre à quel point la dépendance au marché international dans laquelle les politiques actuelles plongent certains pays pauvres peut se révéler dangereuse pour eux-mêmes et pour la stabilité des relations internationales.» Surtout, insiste l’économiste, il faut se garder d’une vision abstraite du marché des denrées agricoles. La plupart des pays pauvres ne peuvent réagir à une hausse brutale des prix en réduisant leur consommation - obéissant ainsi à la théorie libérale en vigueur - sauf à mettre en péril la santé ou la survie des populations.

    Alors que les négociations de la Convention climat de l’ONU se traînent, Jean-Pascal van Ypersele, vice-président du Giec, se demande : «Combien d’événements extrêmes de ce type faudra-t-il pour que les gouvernements comprennent que l’urgence est là ? Il y a un décalage entre la réalité climatique, la croissance continue des émissions de gaz à effet de serre, et des dirigeants qui ont une vision très court-termiste de leurs responsabilités."


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  • Pakistan : les ravages de la mousson

    David Muntaner, Arte


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  • Dans la jungle des labels pour huile de palme

    Laura Thouny, 11/08/2010, L'Express

    Derrière les étiquettes "anti-déforestation" se cachent mille et une situations... loin d'êtres toutes vertueuses.

    Margarines, chocolats, bonbons, chips, shampoings... l'huile de palme dégouline littéralement de nos produits de consommation courante. Privilégié par les industriels pour son faible coût et ses propriétés chimiques, ce produit est pourtant à l'origine d'une déforestation massive en Indonésie et en Malaisie. 40% des forêts indonésiennes auraient déjà été détruites pour planter des palmiers à huile. Avec les impacts que l'on sait sur le CO2 atmosphérique (la déforestation produit d'énormes quantités de CO2 et les palmiers plantés captent beaucoup moins de CO2 que les arbres de la forêt) et l'habitat de nombreuses espèces (dont les orangs-outans, gravement menacés).  

    "Malgré la publicité faite autour de ces normes, il y a eu peu d'empressement à les appliquer"

    Que faire pour lutter à notre niveau contre cette catastrophe écologique? Première idée qui vient à l'esprit: se référer aux étiquettes. "Contient de l'huile de palme durable", "participe à la lutte contre la déforestation"... les labels pour huile de palme "écolo" fleurissent peu à peu dans les rayons de nos supermarchés. Un moyen pour les distributeurs et les industriels de l'agro-alimentaire d'afficher leur fermeté face à la déforestation.

    Du pipeau, pour le Centre international de recherche sur les forêts (Cifor), à l'origine d'un rapport accablant sur la situation en 2009. Il y a six ans, rapporte l'institut, les acteurs de la filière s'étaient engagés à appliquer les standards de la Table ronde sur l'huile de palme durable (RSPO), et promettaient de rendre des comptes chaque année. Mais jusqu'à présent, "malgré la publicité faite autour de ces normes, il y a eu peu d'empressement à les appliquer", constate le Cifor. 

    Tout n'est pas si vert

    "Greenwashing ", enfonce Greenpeace. Pour la plupart, les entreprises affiliées à la fameuse certification RSPO sont censées aller chercher leur huile de palme en Colombie, dans des plantations dites "durables" (qui sont, elles aussi, contestées...). Elles peuvent ensuite clamer leurs bonnes intentions sur leurs produits. Mais derrière les étiquettes, tout n'est pas si vert. "Etre adhérent RSPO n'entraîne pas d'autres obligations que de payer sa cotisation", affirme Jerôme Frignet, chargé de mission forêts pour l'ONG environnementale. Dans les faits, l'organisation "ne mandate pas d'experts pour effectuer des vérifications sur place", affirme-t-il.  

    Pis encore, certaines entreprises auraient recours à des plantations "vitrines" pour lesquelles elles sollicitent une certification RSPO, bénéficiant du coup de la fameuse petite étiquette... tout en s'adressant aussi à d'autres exploitations moins regardantes qui continuent de raser des forêts à tout va.  

    "C'est vrai qu'il y en a beaucoup, mais les choses évoluent", nuance Cécile Lachaux, de The Forest Trust (TFT), une organisation non gouvernementale qui accompagne les entreprises vers la certification de leur huile de palme. "Le RSPO prévoit des critères minimums pour le reste des plantations", ajoute-t-elle encore, même si "ça n'est pas forcément fait pour certains planteurs", concède-t-elle.

    Autre pratique dans la ligne de mire des défenseurs de l'environnement: la certification a minima, dont Greenpalm s'est fait le spécialiste. Ce programme de certification, approuvé par la Table ronde RSPO, propose aux entreprises de verser une certaine somme pour chaque tonne d'huile de palme qu'elle produit. Greenpalm s'engage alors à reverser une partie de cette cagnotte (un dollar par tonne) pour la lutte contre la déforestation. L'entreprise peut ainsi utiliser la même huile de palme qu'avant tout en affichant sur ses produits "participe à la lutte contre la déforestation". Certes, il n'est pas écrit "huile de palme durable", mais c'est une nuance que le consommateur ne perçoit pas. "On joue sur les mots", dénonce Greenpeace.

    Une première étape

    "C'est un premier pas", modère Boris Pattenger du WWF. Pour l'organisation de protection de l'environnement, stigmatiser les entreprises qui se tournent vers Greenpalm pourrait être préjudiciable à la lutte contre la déforestation. Car Greenpalm peut constituer une première étape pour les producteurs qui, sous la pression des consommateurs, évolueraient ensuite vers des niveaux de traçabilité de leur huile de palme de plus en plus élevés.  

    La certification dite "mass balance" est une autre étape. Elle correspond à l'emploi d'un mélange d'huile de palme durable et non durable, et donne elle aussi droit à une étiquette " verte".  

    Au sommet de l'échelle, on trouve la certification "segregated". Elle ne s'applique qu'à l'huile de palme 100% durable, dont la traçabilité est assurée du début à la fin de la chaîne. Pour les acteurs de la lutte contre la déforestation, c'est le Saint Graal. Mais du côté des industriels et des hypermarchés, le chemin est encore long.  


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    Le Niger risque la pire famine de son histoire

    Les villageois décrivent une situation plus grave qu'en 2005, quand des dizaines de milliers d'enfants dénutris avaient été traités par les organismes d'aide, pire même que la famine de 1973 qui avait fait des milliers de morts, selon Malek Triki, porte-parole régional pour le PAM (Programme alimentaire mondial) de l'ONU. "Ils disent que c'est la pire crise de mémoire d'homme", ajoute-ti-l.

    Selon des études menées en mai et juin, 16,7% des enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë. Soit un chiffre supérieur à celui de 15%, repère au-dessus duquel l'ONU considère qu'il s'agit d'une situation d'urgence.

    Pour le PAM, 7,3 millions de personnes, soit près de la moitié de la population totale de ce pays désertique ont désespérément besoin de vivres. Dans des zones rurales comme Diffa, précise M. Triki, la plupart des habitants ne se nourrit qu'une fois par jour, au mieux.

    On ne sait cependant pas si la famine a déjà fait des victimes, même si les travailleurs humanitaires estiment que l'importance de la malnutrition est évidente aux postes de distribution alimentaire.

    Cette année, la sécheresse a détruit les récoltes et le bétail est mort de faim, faute de fourrage, selon Christy Collins, directrice de l'ONG américaine Mercy Corps. Dans le nord et le centre, des carcasses d'animaux parsèment le paysage.

    En 2005, le président Mamadou Tandja avait minimisé la crise alimentaire, accusant l'ONU et les ONG de faire le jeu de l'opposition en exagérant la famine. Après le renversement de Tandja dans un putsch en février, le gouvernement militaire aux commandes du pays a annoncé la distribution de 21.000 tonnes de vivres.

    Associated Press


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  • Bilan carbone : les Français loin du compte

    Laure Noualhat, Libération, 13 août 2010

    Bonne nouvelle : en dix-sept ans, les émissions de CO2 de la France n’ont pas augmenté. Mauvaise nouvelle : elles n’ont pas baissé non plus. Début août, le Commissariat général du développement durable a livré l’empreinte carbone de la France pour 2007 (il faut deux ans pour consolider les données). Les secteurs primaire, secondaire et tertiaire, ainsi que les ménages ont émis 439 millions de tonnes de CO2, soit une tonne de plus qu’en 1990.

    Pour la première fois, l’étude intègre les émissions liées au commerce extérieur. Les importations représentent 42% de l’empreinte carbone française de 2007, soit 230 millions de tonnes de CO2 tandis que les exportations ne comptent que pour un quart du bilan carbone du pays.

    A y regarder de plus près, l’étude montre que jusqu’en 2000, les émissions de CO2 du pays ont augmenté. «Normal, durant ces années, il n’existait guère de politique d’efficacité énergétique, confie Michèle Pappalardo, commissaire générale au Développement durable. Pour atteindre le facteur 4 [la division par 4 des émissions de CO2 de la France d’ici à 2050, ndlr], il faut des politiques encore plus vigoureuses.» Les données récoltées après le Grenelle - en 2007 - sont indisponibles…

    Il n’empêche : avant le fameux Grenelle, les premières politiques énergétiques portent timidement leurs fruits. Si bien qu’en 2007, on constate que les émissions de l’industrie baissent de 10%. En revanche, celles des services et des transports augmentent, comme celles des ménages (chauffage et voitures), lesquelles représentent 30% des émissions nationales.

    La France est donc victime du «syndrome de la fille partie faire les soldes» : en gros, plus on économise, plus on consomme ! Même si le pays améliore l’efficacité de son système de production, ses efforts sont annulés en cas de forte croissance de la production et de la consommation.

    Ainsi, depuis vingt ans, les ménages français ont beau s’offrir des voitures plus légères et moins énergivores, cela ne sert à rien s’ils roulent plus avec. Ou en ont plus qu’avant. «Il faut persévérer, insiste Michèle Pappalardo. Il faut s’habituer à faire des économies, ne serait-ce que pour anticiper le renchérissement des énergies.» Il faut surtout redoubler d’efforts si l’on souhaite réduire de 80% nos émissions de gaz à effet de serre, et non les maintenir au niveau de 1990.


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